JO 2024 : les fonctionnaires seront autorisés à assurer des activités de sécurité privée

Un projet de décret du gouvernement prévoit de permettre aux agents publics qui le souhaitent de devenir agents de sécurité privés en plus de leur emploi lors des compétitions, pour remédier aux problèmes de recrutement dans ce domaine.

Les besoins sont estimés à 20 000 agents de sécurité privés chaque jour pendant les Jeux, mais le secteur peine à recruter. LP/Fred Dugit
Les besoins sont estimés à 20 000 agents de sécurité privés chaque jour pendant les Jeux, mais le secteur peine à recruter. LP/Fred Dugit

    À 100 jours du coup d’envoi des compétitions, l’enjeu sécuritaire est plus que jamais majeur. Face à des difficultés de recrutement dans le secteur, le gouvernement souhaite permettre aux agents publics de cumuler leur emploi avec des activités de sécurité privées pendant les Jeux olympiques et paralympiques, qui se tiendront respectivement du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre. C’est ce que prévoit un projet de décret consulté ce lundi par l’AFP, alors que les besoins s’élèvent à « 20 000 agents » par jour, selon Emmanuel Macron.

    « À l’occasion de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, les entreprises privées de sécurité rencontrent des difficultés de recrutement », rappelle l’exécutif dans ce texte repéré par les médias spécialisés Acteurs publics et AEF Info. « Parmi les mesures susceptibles d’être mises en œuvre pour atténuer ces difficultés, a été identifiée la possibilité de permettre aux agents publics et ouvriers de l’État de cumuler leur emploi public avec l’activité accessoire lucrative de salarié d’une entreprise d’agents de sécurité privé », est-il encore précisé.

    Un cumul à faire valider par l’employeur public

    Ce cumul d’activités, sur la base du volontariat, « impliquera une autorisation préalable et individuelle de l’employeur public » concerné. Le dispositif ne durera en outre que deux mois, à savoir du 15 juillet au 15 septembre, et seuls les agents déjà détenteurs d’une carte professionnelle d’agent privé de sécurité y seront éligibles.

    « L’exercice de l’activité accessoire lucrative (d’agent de sécurité privé, NDLR) ne doit pas porter atteinte au fonctionnement normal, à l’indépendance ou à la neutralité du service d’affectation de l’agent », conclut le gouvernement, qui doit formellement présenter ce texte aux syndicats le 23 avril dans le cadre du Conseil commun de la fonction publique, une instance consultative.

    Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris devraient mobiliser entre 17 000 et 22 000 agents de sécurité privée selon les jours. La Fédération française de la sécurité privée (FFSP) a identifié un besoin de 20 000 agents pour compléter les quelque 180 000 effectifs actuels.



    Invité sur BFMTV et RMC ce lundi matin, Emmanuel Macron a également avancé le chiffre de 20 000 agents de sécurité privés nécessaires chaque jour pendant les Jeux. « On en forme 27 000 », a assuré le chef de l’État, de sorte à conserver une marge en cas de désistements le jour même pour maladies ou si « des entreprises n’honorent pas le contrat ». « On en source beaucoup plus » que le seuil nécessaire, a-t-il insisté, avant de promettre : « on sera à l’objectif ».

    Par ailleurs, « 30 000 forces de l’ordre » seront sur le pont au quotidien, avec un « pic » prévu pour la cérémonie d’ouverture sur la Seine. Des militaires viendront aussi prêter main-forte et garantir des « coussins de sécurité », mobilisés « un peu en mode Sentinelle », sur le modèle du dispositif déployé lors de la Coupe du monde de rugby à l’automne dernier, un évènement « qui a été un succès sécuritaire » selon le président. Un arsenal sécuritaire permettant selon lui de maintenir la cérémonie d’ouverture sur la Seine, même si des « scénarios de repli » sont également sur la table.

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    Le cumul d’activités pour les fonctionnaires n’est pas une première. En décembre 2022, les agents publics avaient ainsi été autorisés à titre expérimental à cumuler leur emploi avec celui de chauffeur de bus scolaire, un secteur qui connaissait là aussi des difficultés de recrutement.