Déco : le parquet embellit les cuisines

Après la verrière et l’îlot central, c’est au tour du parquet d’embellir les cuisines. Au sol, le bois apporte une touche d’authenticité et d’élégance. Mais il se prête mal à cette pièce humide. Voilà comment contourner la difficulté.

 Un parquet en bois associé à de la brique et à des ustensiles en métal rend la cuisine accueillante et chaleureuse.
 Un parquet en bois associé à de la brique et à des ustensiles en métal rend la cuisine accueillante et chaleureuse. Ikea

    La salle à manger est morte, vive la cuisine ! Le temps est révolu où la cuisine, simple pièce technique destinée à la préparation des plats, laissait la part belle à la salle à manger, théâtre des repas. Désormais, les enfants y jouent et y font leurs devoirs, les adultes y travaillent, les amis s'y réunissent pour des dîners festifs et des confidences s'y échangent, tandis que les mets mijotent.

    Devenue une pièce à vivre, elle s'ouvre sur le séjour. Ce changement des usages se traduit, depuis une dizaine d'années, par un engouement pour les verrières et les îlots centraux. La nouveauté, aujourd'hui, ce sont les sols en bois.

    L'élégant parquet « point de Hongrie »

    Camille et Paul ont fait ce choix quand ils se sont installés dans une maison en meulière, dans l'Essonne. Désireux de décloisonner le rez-de-chaussée, tout en conservant une unité entre les différentes pièces, ils ont choisi de mettre du parquet dans ce qui allait devenir leur entrée-cuisine-salon.

    Sophie, quant à elle, a acheté un appartement haussmannien en plein coeur de Paris, et a souhaité déplacer dans la salle à manger cette minuscule pièce, souvent cachée au bout d'un long couloir, dans ces appartements bourgeois du XIXe siècle. Elle a préféré conserver le parquet « point de Hongrie » (coupé en chevrons) en chêne pour que le lieu reste élégant.

    Une alternative ultra-résistante : le carrelage. Carrelage effet chêne foncé Chambord, Leroy Merlin, épaisseur 10 mm, 39,95 €/m2. (SP)

    Marie, elle, a réalisé son rêve en déménageant dans une longère, non loin de Tours. Elle rêvait d'une atmosphère campagnarde et rustique, et a troqué les tommettes fatiguées de la cuisine contre un plancher brut repeint en blanc. Aucun regret dans les trois cas, même si, témoigne Sophie, « il a fallu poncer totalement le parquet et le vitrifier en appliquant deux couches de vernis. Ce fut fastidieux et coûteux ». Une condition indispensable pour assurer une protection contre le gras et l'humidité.

    Cette opération sera renouvelée tous les cinq ans, voire plus fréquemment en cas de fissures, griffures ou d'éclats trop importants. « Je dois laver mon parquet en douceur à l'eau et au savon noir, ce qui n'est pas toujours suffisant, raconte Paul. Et pas question de faire tomber une casserole ! »

    Des carrelages teintés dans la masse

    Le côté noble et chaleureux du bois ne doit pas faire oublier sa fragilité et sa porosité. Ainsi, il supporte mal les chutes d'eau, les taches de graisse et les éclats. De quoi refroidir les plus enthousiastes. Mais des alternatives de qualité en carrelage imitation bois, stratifié et vinyle sont désormais disponibles. Les progrès techniques ont permis à la tendance de s'installer. Car aujourd'hui, le « rendu bois » est à la hauteur grâce à de nouvelles méthodes d'impression.

    « Depuis six ans, nos carrelages imprimés en 3D peuvent être teintés dans la masse, cela évite ainsi les éclats blancs en cas de chute d'objets, explique Jean-François Derym, chef de projet carrelage chez Leroy Merlin. Les concepteurs multiplient par ailleurs les décors, créent des reliefs irréguliers et imitent les noeuds du bois pour un rendu au plus proche du matériau d'origine. Le prix est attractif : en moyenne gamme, là où un parquet en chêne naturel se vend entre 50 et 60 euros le mètre carré, le carrelage imitation bois peut ne coûter que 20 euros le mètre carré. »

    Résultat, s'il ne détrône pas encore le béton ciré, toujours numéro un dans la cuisine, le carrelage imitation bois est tendance et même populaire depuis trois ans. Il grignote régulièrement des parts de marché. Leroy Merlin a ainsi vu ses ventes multipliées par dix en cinq ans.

    Une alternative au parquet : le stratifié, pose et entretien faciles. Sol stratifié Easylife legend hydro, épaisseur 12 mm, Saint Maclou, 26,99 €/m2. (SP)

    Autre possibilité, le stratifié, un décor de bois collé sur un support en résine, moins coûteux et moins difficile à poser que le carrelage, puisqu'il se clipse. « Ne choisissez pas les premiers prix car le stratifié doit être traité antitache et anti-gonflement pour une pièce d'eau, alerte Florence Pruvost, responsable des collections chez Saint Maclou. A moins de 30 euros le mètre carré, on trouve désormais des stratifiés au rendu étonnant. Beaucoup s'y trompent ! »

    Dernière option, le vinyle, moins chic, certes, mais privilégié notamment par les phobiques du bruit – les parquets et stratifiés résonnent. En plastique et fabriqué dans un matériau souple, il est très étanche et se pose comme une moquette, ce qui intéresse ceux qui se lancent dans des travaux de rénovation. « Le vinyle ne mesure que de 3 à 5 millimètres d'épaisseur, précise Quitterie de Romanet, chef de produits parquets, stratifiés et lambris chez Lapeyre. Il est plus facile à manipuler et à découper, ce qui facilite la pose. »

    Une ambiance authentique

    Parquet, carrelage, stratifié ou vinyle, l'aspect bois présente l'avantage de se prêter à tous les styles de décoration. Choisi blanchi ou lasuré, il sublime un intérieur scandinave. On lui préfère alors des meubles en bois clair et un plan de travail en carrelage blanc. Pour parfaire cette ambiance authentique et familiale, les plantes vertes sont les bienvenues.

    Le bois fait également très bon ménage avec le béton ciré, le métal et les meubles sombres. Dans ce décor industriel, on peut même alterner bois et carreaux de ciment effet béton, astucieusement disposés devant les parties humides, comme l'évier et les machines.

    Pour plus de sophistication, les parquets français classiques comme le « point de Hongrie » ou le « parquet Versailles » se marient bien avec des matériaux tels que le marbre ou le laiton. La déco fait décidément feu de tout bois.

    Une alternative bon marché et étanche : le vinyle. Sol vinyle Livyn décor chêne naturel mat, épaisseur 4,5 mm, Lapeyre, 35,90 €/m2.