Travail saisonnier: le Loiret recherche d’urgence des bras pour la cueillette des cerises

Les cerises, abondantes, commencent à arriver à maturité dans le Loiret, mais les saisonniers manquent à l’appel. La filière recherche d’urgence 250 cueilleurs. Et l’inquiétude pointe déjà pour la récolte des pommes et poires cet automne...

La production de cerises dans le Loiret est de l'ordre de 900 tonnes par an entre la mi-juin et la fin juillet. LP/Christine Berkovicius
La production de cerises dans le Loiret est de l'ordre de 900 tonnes par an entre la mi-juin et la fin juillet. LP/Christine Berkovicius

    Chez Thierry Lanson, arboriculteur à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, la capitale de la cerise dans le Loiret, l’heure de la récolte a sonné. Cette année, les fruits sont abondants, et de belle qualité, contrairement à l’an dernier où la récolte avait été quasi inexistante en raison du gel.

    Mais les cueilleurs, eux, ne sont pas au rendez-vous. « Nous sommes une vingtaine de permanents et nous montons à 45 pour la cueillette, j’ai déjà trouvé une quinzaine de personnes, mais il m’en manque encore quelques-unes, alors qu’avant on recrutait très facilement », explique cet agriculteur, qui cultive 14 ha de bigarreaux.

    Les conditions de cueillettes se sont améliorées, notamment grâce à l'utilisation de plateformes à la place d'échelles.
    Les conditions de cueillettes se sont améliorées, notamment grâce à l'utilisation de plateformes à la place d'échelles.

    Depuis le Covid, la situation a radicalement changé. « Les saisonniers sont allés vers d’autres filières », complète Carine Morin, responsable syndicale FNSEA 45. « Amazon par exemple nous a fait beaucoup de concurrence. Et le bouche-à-oreille ne fonctionne plus ».

    Jusqu’à 2 000 euros

    Dans les vergers, les cueilleurs travaillent habituellement huit heures par jour et sont payés à la tâche - au seau - avec un smic garanti. Mais le salaire peut monter à plus de 2 000 euros pour les plus performants. « En plus, les conditions de travail se sont améliorées, c’est plus facile », plaide Thierry Lanson. « On ne soulève plus grand chose. En plus, sur une bonne partie de l’exploitation, nous n’utilisons plus d’échelle et nous cueillons depuis des plateformes. »



    Au total, la filière recherche en urgence 250 saisonniers pour cueillir les cerises autour d’Orléans, entre le 10 juin et la fin juillet. Et l’on sent déjà l’inquiétude poindre pour la cueillette des pommes et des poires, qui risque, elle aussi, de manquer de bras à l’automne.