Climat : à partir de quand parle-t-on vraiment de canicule ?

En cette fin de mois d’août où le mercure monte fortement dans l’Hexagone, 50 départements ont été placés en alerte orange canicule par Météo France. Un terme bien précis, car pour qualifier un épisode de chaleur de « canicule », il faut remplir des conditions particulières.

À Paris, on parle de canicule lorsque la température dépasse 31 °C la journée et 21 °C la nuit pendant trois jours consécutifs. LP/ Delphine Goldsztejn
À Paris, on parle de canicule lorsque la température dépasse 31 °C la journée et 21 °C la nuit pendant trois jours consécutifs. LP/ Delphine Goldsztejn

Comme chaque été depuis plusieurs années en France, la canicule est de la partie. Ce lundi, Météo France a placé 50 départements français et l’Andorre en vigilance orange canicule avec des températures dépassant parfois les 40 °C.

Lorsque les températures sont élevées, nous avons tendance à parler de canicule. Pourtant, il s’agit bien souvent d’un abus de langage. En effet, un épisode de chaleur de canicule correspond à un seuil de température et une durée précise établis par Météo France.



L’organisme indique que la canicule est « un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit », sur une période de trois jours consécutifs. Autre particularité, le seuil de températures à partir duquel on parle de canicule varie en fonction des départements.

Par exemple, à Paris, une journée est définie comme caniculaire lorsque la température diurne dépasse 31 °C et 21 °C en nocturne. À titre de comparaison, dans le Vaucluse, les seuils sont de 36 °C la journée et 21 °C la nuit quand ils sont de 31 °C et 24 °C dans les Alpes-Maritimes. En Gironde, ils sont établis à 35 °C la journée et 21 °C la nuit alors qu’en Haute-Loire, on parle de canicule quand les températures dépassent 32 °C le jour et 18 °C la nuit.

Quatre niveaux de vigilance

L’Institut national de veille sanitaire (INVS), explique que les seuils ont été définis à partir de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques collectés sur les trente dernières années. Dans les villes, où la population et l’urbanisation sont plus importantes, les seuils de température sont plus bas.

Quatre seuils de vigilance sont établis par Météo France.

- La vigilance verte. Celle-ci indique qu’il n’y a pas de vigilance particulière. Depuis 2018, elle est systématiquement activée entre le 1er juin et le 15 septembre et correspond simplement à une veille saisonnière mise en place par Météo France.

- La vigilance jaune. Il s’agit d’« une phase de veille renforcée permettant aux différents services de se préparer » à un « éventuel passage au niveau supérieur et de renforcer des actions de communication locales et ciblées ». Il s’agit d’un « avertissement chaleur ».

- La vigilance orange. Actuellement déclenchée dans sept départements, il s’agit d’une alerte canicule définie comme « un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit » sur une période de trois jours consécutifs.

- La vigilance rouge. Elle correspond à une « situation qui nécessite la mise en œuvre de mesures exceptionnelles » , indique Météo France. Ce niveau de vigilance le plus élevé est atteint lorsque la température provoque des effets néfastes sur différents domaines tels que la gestion de l’eau potable, la saturation des hôpitaux ou encore les pannes d’électricité.

Météo France rappelle que dans l’Hexagone, « la période des canicules s’étend généralement du 15 juillet au 15 août et parfois depuis la fin juin ». Si des jours de fortes chaleurs surviennent fréquemment en dehors de cette période, on parle rarement des canicules, les nuits étant suffisamment longues pour que les températures chutent avant l’aube, précise l’organisme. Mais cette fin de mois d’août 2023 semble bien déroger à la règle…