Dans l’Oise, c’est la ruée sur les champignons !

Les amateurs parlent d’une « très bonne année ». Les conseils d’un expert, comme ceux présents ce dimanche à La Neuville-en-Hez, restent recommandés pour une dégustation en toute sécurité.

 La Neuville-en-Hez, ce vendredi 13 octobre 2017. Si la saison des ceps de Bordeaux, la star des sous-bois, touche à sa fin, de succulentes espèces, comme la coulemelle, parsèment les tapis de feuilles.
La Neuville-en-Hez, ce vendredi 13 octobre 2017. Si la saison des ceps de Bordeaux, la star des sous-bois, touche à sa fin, de succulentes espèces, comme la coulemelle, parsèment les tapis de feuilles. LP/J.H.

    « Et ça, c'est une panthère Robert ? », « Ginette connaît un coin à détestables », « Corinne a trouvé trois élégants ! »… Se promener avec des cueilleurs de champignons, c'est d'abord de la poésie. C'est aussi, avant de passer à la casserole, une science. L'association Les amis de la forêt de Hez-Froidmont dévoile encore ce dimanche à La Neuville-en-Hez les trésors de ses dernières récoltes. « Les livres et Internet, c'est très bien. Mais on ne peut pas tout apprendre tout seul », confie son président, Robert Tetart.

    Paniers en osier à la main, bottes aux pieds, la joyeuse équipe sillonne ce vendredi les allées de son bois favori pour préparer l'événement. « Humidité et douceur, c'est une très bonne année », reconnaissent-ils. Si la saison des ceps de Bordeaux, la star des sous-bois, touche à sa fin, de succulentes variétés, comme la coulemelle, parsèment les tapis de feuilles. « C'est actuellement que la diversité est la plus grande. Sur la forêt, nous sommes susceptibles de rencontrer 5 000 espèces au fil des mois. Il en pousse des différents chaque semaine », détaille le spécialiste.

    Ancien préparateur en pharmacie à la retraite, il s'est formé à l'identification des champignons pour répondre aux questions de sa clientèle. « La demande est de plus en plus forte depuis les années 1990. Il y a de plus en plus de cueilleurs », poursuit l'expert. La plupart se concentrent sur trois ou quatre espèces qu'ils maîtrisent. Car gare à l'accident. Robert tient en main une amanite phalloïde, mortelle et responsable de 90 % des cas d'empoisonnements graves en France : « je ne la mets jamais dans le panier. Un oubli est vite arrivé ».

    L'amanite phalloïde est mortelle. LP/J.H.

    Contrairement à une pratique encore répandue, le couteau ne sert pas à couper le pied, une source de maladies, mais à le déterrer. On peut aussi faire tourner le champignon pour qu'il se détache tout seul. « Sinon, c'est comme si on cueillait la moitié d'une pomme », martèle Robert. Une petite brosse permet un premier nettoyage. La légende des « coins à champignons », soigneusement gardés de génération en génération, ne se vérifie pas toujours. « J'ai déjà trouvé des ceps à un endroit puis rien après », tempère Ginette, membre de l'association depuis 11 ans.

    Pour trouver son bonheur, connaître la nature est plus indiqué. L'exposition traite ainsi aussi des oiseaux, des plantes et des fruits sauvages. « Si par exemple vous voulez trouver des chanterelles, cherchez des sapins. Le lactaire détestable apprécie les épicéas, explique Ginette. La forêt, c'est un tout ».

    Exposition champignons et nature ce samedi de 14 heures à 18 heures et ce dimanche de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 17 h 30, à la salle des fêtes de La Neuville-en-Hez, rue Eugène Corbillon. Entrée libre.

    Le chapeau et le haut du pied de la coulemelle sont appréciés des connaisseurs. LP/J.H.