De nouvelles pistes pour aider les travailleurs pauvres
Le 5 mai, Caroline Cayeux, maire de Beauvais, remettait à François Fillon, Premier ministre, le rapport qu'il lui avait commandé sur les politiques locales à destination des travailleurs pauvres. Ils représentent 4 500 Beauvaisiens, soit 8 % de la population.
Dans ce document de 115 pages, fondé sur l'expérience de terrain menée à Beauvais depuis 2004, le maire dresse un constat : le contexte de crise économique et les premiers effets des périodes de chômage partiel ne peuvent qu'encourager « au maintien et au renforcement des dispositifs existants » en faveur des Beauvaisiens qui travaillent mais éprouvent de grandes difficultés à payer leur facture d'énergie, à régler celle de la cantine du petit dernier, voire à remplir le réfrigérateur en fin de mois. Un chiffre atteste de la dégradation de la situation pour ces familles : depuis septembre 2008, les agents du CCAS (centre communal d'action sociale) ont comptabilisé 130 bénéficiaires de ces différentes aides qui étaient jusqu'alors inconnus des services.
Partenariat avec une mutuelle nationale. Parce que le maintien et le renforcement des dispositifs existants (bons énergie, fonds universitaire, Epicerie du coeur, etc.) ne suffira pas à répondre aux nouveaux besoins, la ville réfléchit à l'élaboration d'un plan d'Harmonie sociale 2. Il est, par exemple, question de mettre en place un système de mutuelle pour les travailleurs pauvres, qui, contraints à faire de plus en plus d'arbitrages financiers dans la gestion de leur budget, renoncent à payer une complémentaire santé. Une situation qui peut se révéler dramatique en cas de maladie. L'idée est de créer un partenariat avec une mutuelle nationale sur la base d'une couverture de type groupe. Le bénéficiaire réglerait une participation forfaitaire de 5 â?¬ par mois et le CCAS prendrait le solde à sa charge.
Des conseils personnalisés pour équilibrer le budget familial. Toujours au stade de l'étude, le plan Harmonie sociale 2 entend mettre l'accent sur la prévention du surendettement en mettant à disposition des familles des conseils personnalisés pour équilibrer leur budget sans céder aux sirènes des différents organismes de crédit aux taux exorbitants. Le microcrédit sans intérêt de 1 000 â?¬ maximum, remboursable sur dix-huit mois, dont ont bénéficié 28 Beauvaisiens depuis 2005, serait utilisé comme un outil de prévention.
