Cancer dans l’Oise : un patient sur trois est soigné à la polyclinique de Compiègne

À l’occasion de la semaine nationale de lutte contre le cancer, immersion au cœur de cet établissement à la pointe dans la recherche et le traitement de la maladie.

 Compiègne. La Polyclinique Saint-Côme est un centre reconnu au niveau régional pour la lutte contre le cancer.
Compiègne. La Polyclinique Saint-Côme est un centre reconnu au niveau régional pour la lutte contre le cancer. LP/Stéphanie Forestier

    Du dépistage à la radiologie en passant par la chirurgie, la Polyclinique Saint-Côme de Compiègne concentre les soins pour un tiers des patients du département atteints par le cancer. Ils sont aussi plusieurs milliers en rémission à être suivis dans cet établissement à la pointe dans ce combat.

    Ainsi, la Polyclinique multiplie les spécificités qui en font un centre de soins unique et spécialisé dans plusieurs domaines. L'an passé, il y a eu 4 788 hospitalisations dans le service oncologie. On comptabilisait notamment 4 380 séances de chimiothérapies. Ce service dédié au sein de l'établissement privé regroupe plus de 40 professionnels de santé. Centre de recherche spécialisé en urologie, digestif et gynécologie, des ateliers sont par exemple organisés pour le cancer du sein. Entre technicité et approche humaine de la maladie, l'éventail de soins est unique dans le département.

    UN CENTRE D'ESSAIS CLINIQUES EN CANCÉROLOGIE

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    LP/E.J. LP/Stéphanie Forestier

    Comme de nombreux centres en France ayant un important « échantillon » de malades dans une pathologie, la polyclinique Saint-Côme est reconnue depuis décembre 2016 pour participer à des essais cliniques, principalement autour des cancers du sein, de l'estomac et du tube digestif.

    Ainsi, lorsque des chercheurs ont besoin de patients pour tester des traitements, la polyclinique est candidate. C'est le cas 4 fois par an en moyenne Actuellement, 25 patients participent à 9 études. Ils bénéficient d'une prise en charge plus personnalisée en raison d'un protocole précis à suivre. Les professionnels de santé font ensuite remonter leurs observations et résultats aux experts européens et américains qui les sollicitent. « Ce sont souvent des patients sur lesquels les traitements standards n'ont pas eu d'effet et qui vont donc bénéficier d'une recherche de proximité », explique Dominique, infirmière, qui n'en dira pas plus sur les travaux de recherches en cours, confidentiels.

    DE LA MARCHE POUR LUTTER CONTRE LA RÉCIDIVE

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    LP/E.J. LP/Stéphanie Forestier

    Ils viennent de la polyclinique, mais aussi de l'hôpital Compiègne Noyon et même d'hôpitaux parisiens. Tous les mercredis, qu'il pleuve ou vente, plus d'une dizaine de patients atteints de cancer se retrouvent pour une marche nordique. Avec, pour cadre, la forêt de Compiègne.

    Accompagnés par François, un coach spécialisé en activité physique adapté qui a été sollicité par la polyclinique, ils marchent pendant près de deux heures. « On sait que l'activité physique est un facteur important pour éviter la récidive », martèle Anne, 52 ans, qui a découvert son cancer du sein en janvier.

    « Si nous n'avions été que nous deux, nous ne serions pas venus, reconnaît Patrick, touché par un cancer de la vessie depuis plus de deux ans, marcheur avec sa femme. Mais là, nous sommes tous dans le même wagon. J'avais besoin de sport pour sortir de la maison », ajoute-t-il.

    En marchant, on parle des traitements mais surtout d'autres choses. Tous supportent ainsi mieux les soins et retrouvent une vraie autonomie. Contre 38 € à l'année, ils bénéficient aussi d'une séance de yoga et de renforcement musculaire par semaine.

    DES TRAITEMENTS FABRIQUÉS SUR PLACE

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    LP/E.J. LP/Stéphanie Forestier

    Elles ne sont que deux à pouvoir y entrer. Emmitouflées dans des tenues stérilisées, deux préparatrices en pharmacie travaillent dans ce laboratoire, à l'atmosphère ultra-contrôlée, situé au même niveau que les chambres où les patients reçoivent leur traitement.

    Elles manipulent des produits toxiques et préparent, chaque jour, entre 40 et 60 poches destinées à la chimiothérapie. Puis, les infirmières les récupèrent au fur et à mesure de l'arrivée des patients grâce à un sas qui accueille les transfusions en attente. « Lorsqu'on parle de chimio, nous n'avons pas le droit de nous tromper. Donc pour être indépendants, nous avons fait le choix de pouvoir produire nous-même. C'est un gage de sécurité pour les patients », résume le Dr Rajaa Machum, responsable de la pharmacie de la polyclinique. Ainsi, les traitements peuvent être engagés au plus près du diagnostic pour optimiser leur efficacité.

    BATTRE LE CANCER DU SEIN, TOUT UN PROGRAMME

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    DR LP/Stéphanie Forestier

    La polyclinique Saint-Côme a parfois des allures de salon dédié au bien-être. Tous les lundis, des ateliers individuels et collectifs sont proposés avec la venue d'une coiffeuse, d'une maquilleuse ou encore d'une pédicure. Parmi les 85 patientes, certaines ont même décidé de se faire soigner ici pour profiter de cet accompagnement aux soins.

    Elles bénéficient ainsi de ce dispositif gratuit, inédit en Picardie, appelé programme d'éducation thérapeutique. La polyclinique avait 30 patientes dans ce programme en 2015 et ce chiffre n'a fait que croître jusqu'à atteindre 89 femmes en 2017. « Cela représente une patiente sur deux parmi celles qui luttent contre le cancer du sein à la polyclinique », se félicite Sara Dos Santos, infirmière organisatrice.

    « Nous avons aussi des entretiens pour ne pas être surpris par les effets secondaires de nos traitements ou encore des conseils pour mieux vivre avec la maladie, ajoute Nicole, 57 ans. Être chouchoutée, c'est important pour garder le moral. »