Les salariés d'UTI descendent en ville

Les salariés d'UTI descendent en ville

    Une trentaine de salariés d'UTI-Logistics, sous-traitant à 100 % du manufacturier de pneus Continental, ont distribué des tracts hier matin dans le centre-ville de Compiègne.

    Au chômage forcé depuis l'annonce de la fermeture de l'usine de Clairoix, les employés d'UTI qui étaient chargés du stockage et du chargement des pneumatiques se sentent « totalement oubliés » à l'image d'Alain et de Franck. « On nous a lâchés du jour au lendemain, sans rien nous dire. On ne peut même plus entrer dans l'usine, alors qu'on a toujours un contrat de travail, et on ne sait même pas si on va être payé à la fin du mois », lancent les deux hommes amers.

    « Ils jouent au ping-pong avec nous »

    Franck, 27 ans, et cinq ans de boîte au compteur, porte un tee-shirt sur lequel on peut lire : « UTI 37 salariés abandonnés ». Alain assène : « C'est simple, pour la direction, on n'existe plus. » Sommée d'entamer des négociations par une décision du tribunal de Compiègne la semaine dernière, la direction d'UTI-Logistics fait pour l'instant la sourde oreille. « Ils considèrent que c'est Continental qui doit s'occuper de nous, puisque le contrat qui liait les deux boîtes a été rompu. Du coup, ils se renvoient la balle et jouent au ping-pong avec nous. On demande simplement un rendez-vous pour entamer des négociations », précise Christian Duval, le représentant du personnel.

    Les laissés-pour-compte de Conti réclament simplement les mêmes conditions de départ que celles obtenues par les salariés de l'usine, dont la fameuse prime extralégale de 50 000 â?¬. Afin d'obtenir gain de cause, les UTI bloquent le départ des pneus en stock depuis une semaine. Un blocus filtrant, de jour comme de nuit, devant les grilles de l'usine de Clairoix. « C'est notre seule monnaie d'échange », ajoute Christian Duval. Continental, qui a mandaté un huissier, a déposé un nouveau référé devant le tribunal, pour entrave à la libre circulation des biens et des marchandises.

    L'affaire sera examinée lundi à 9 h 30. « On s'y attendait, mais ça ne changera rien pour nous.

    De toute façon, nous n'avons plus rien à perdre », menace Christian Duval.