Compiègne : ses finances dans le rouge, l’hôpital investit pourtant 20 M€ dans un bloc opératoire

En dépit d’une année 2017 troublée par des problèmes budgétaires et des conflits internes, le centre hospitalier veut débuter 2018 avec une note positive : il va investir 20 M€ dans un nouveau bloc opératoire.

 Hôpital de Compiègne, le 5 janvier. En 2018, le centre hospitalier va lancer les études en vue de la construction d’un nouveau bloc opératoire de dernière génération, en face des urgences.
Hôpital de Compiègne, le 5 janvier. En 2018, le centre hospitalier va lancer les études en vue de la construction d’un nouveau bloc opératoire de dernière génération, en face des urgences. LP/J.B.

    C'est une année difficile qui s'est achevée au centre hospitalier Compiègne-Noyon. Rattrapé par l'Agence régionale de santé (ARS), l'établissement a dû se pencher sérieusement sur ses comptes. « Restructuration, redéploiement des ressources et mobilisation de l'ensemble des personnels ont été au cœur de notre action », souligne Brigitte Duval, la directrice. De multiples changements, synonymes d'économies, qui n'ont pas toujours plu au sein de l'hôpital.

    Un recours à l'emprunt

    Lors de ses vœux, vendredi, la responsable a préféré s'arrêter sur les projets, et notamment la construction, d'ici 2022, d'un nouveau bloc opératoire. « Le nôtre a le même âge que l'hôpital, 22 ans, souligne-t-elle. Mais les plans datent d'il y a 33 ans, nous devons nous moderniser. » La construction et l'équipement du bâtiment sont estimés à 20 M€. Les subventions? « Cela fait des années qu'il n'y en a plus, précise Brigitte Duval. Nous aurons recours à un emprunt. »

    Hôpital de Compiègne, le 5 janvier. En 2017, l’établissement comptabilise 250 000 consultations et séjours ambulatoires.LP/J.B.
    Hôpital de Compiègne, le 5 janvier. En 2017, l’établissement comptabilise 250 000 consultations et séjours ambulatoires.LP/J.B. LP/J.B.

    Une équation financière complexe. Pendant deux ans, l'hôpital a accusé un déficit de 4 M€, sur un budget de fonctionnement de 110 M€. « Le plan de retour à l'équilibre négocié avec l'ARS prévoit un retour à la normale en trois ans, souligne-t-elle. Le nouveau bloc opératoire, tout comme la modernisation de la maternité, prévue en 2018, en font partie. » Un projet d'ampleur qui devrait se situer face aux urgences, qui seront modifiées, principalement pour améliorer les conditions d'accueil.

    Pour Philippe Marini, maire (LR) de Compiègne et président du conseil de surveillance du centre hospitalier, c'est aussi « la garantie d'offrir des soins au plus haut niveau possible de technologie tout en attirant des professionnels de santé de qualité ». Les deux responsables évoquent un investissement « indispensable ».

    Hôpital de Compiègne, le 5 janvier. Le bloc opératoire date de la construction de l’établissement, en 1995.LP/J.B.
    Hôpital de Compiègne, le 5 janvier. Le bloc opératoire date de la construction de l’établissement, en 1995.LP/J.B. LP/J.B.

    Quoi qu'il en soit, s'ajoutant à la difficile situation financière des hôpitaux publics français, les coupes budgétaires imposées par l'ARS et menée par la direction, n'ont pas fini de faire râler dans les couloirs. Présidente de la Commission médicale d'établissement (CME), le Dr Laurence Deltour a notamment rappelé « l'inquiétude récurrente en termes d'effectifs médicaux ».