Dans l’Oise, l’école le mercredi, c’est (presque) fini

Seules trois communes du département ont décidé de maintenir la semaine à 4,5 jours cette année. Un choix diversement apprécié par les parents d’élèves.

 Mareuil-la-Motte, mardi matin. Dans la petite commune proche de Ressons-sur-Matz, 60 des 66 enfants scolarisés prennent part aux activités périscolaires.
Mareuil-la-Motte, mardi matin. Dans la petite commune proche de Ressons-sur-Matz, 60 des 66 enfants scolarisés prennent part aux activités périscolaires. LP/A.B.

    A Mareuil-la-Motte, ce mercredi matin, les 66 élèves prendront le chemin de l'école. La petite commune de 653 habitants, proche de Ressons-sur-Matz, a décidé de maintenir coûte que coûte la semaine à quatre jours et demi. Presque une exception dans l'Oise où la quasi-totalité des 882 écoles ont fait le choix de rendre leur mercredi aux enfants. En plus de Mareuil, seul le regroupement pédagogique intercommunal (RPI) formé par les communes de Neuville-Bosc et Monts, ainsi que celui de Rosoy, Verderonne et Labruyère, n'ont rien changé.

    « C'est notre côté petit village gaulois, dit avec un sourire Séverine Strippe, la directrice en charge des activités périscolaires à Mareuil-la-Motte. Pour nous, c'est une très bonne nouvelle. On a fait un choix, on s'y tient. » Pour le maire (SE), René Raineteau, il n'a d'ailleurs jamais été question de faire marche arrière. « On a mis beaucoup de temps et d'argent pour mettre en place cette réforme, explique-t-il. Et maintenant, alors que cela fonctionne, on devrait tout annuler? Maintenir la semaine à 4,5 jours, c'est le bon sens. »

    La semaine de 4 jours aurait supprimé… 4 emplois

    Pour motiver sa décision, l'élu s'appuie notamment sur un chiffre : 60 des 66 élèves inscrits participent aux activités mises en place dans le cadre des nouvelles activités périscolaires (Nap). Sans oublier l'aspect « humain ». Un retour à la semaine des 4 jours aurait contraint la municipalité à se séparer de la moitié des 8 postes dédiés aux temps périscolaires.

    Avant de prendre sa décision, lors d'un conseil municipal, la mairie a sondé parents d'élèves et enseignants. « Tout le monde était d'accord », assure l'édile. Tout le monde ? « Moi j'ai voté contre, glisse Lætitia, dont la petite fille fait sa première rentrée. J'aurais aimé qu'on revienne aux 4 jours comme tout le monde. Ce n'est pas adapté, on leur en demande trop. Certains mercredis, j'emmènerai mon enfant chez les grands-parents. »

    Neuville-Bosc, lundi. LP/Ivan Capecchi
    Neuville-Bosc, lundi. LP/Ivan Capecchi LP/A.B.

    Les avis sont aussi nuancés au RPI de Neuville-Bosc et Monts. « J'entends que ce soit compliqué pour certains parents, mais avoir un rythme régulier favorise l'apprentissage, estime Delphine Auzou, la directrice de l'école. Je regrette que la mesure ait été abandonnée un peu partout, car on ne peut pas en mesurer les effets. »

    Ici, le maintien aux quatre jours et demi a été adopté dans le cadre d'un conseil d'école réunissant les deux communes. Et là aussi, un argument économique a été avancé, justifie Annie Leroy, maire (SE) de Neuville-Bosc : « Revenir aux quatre jours aurait mis en difficulté financière l'association Nougatine, qui gère la garderie, la cantine et les activités périscolaires sur les deux communes. »

    Au RPI de Rosoy, Verderonne et Labruyère, le maintien de la semaine de 4,5 jours n'est toutefois pas un choix. La pause méridienne pose problème. Avec 4 établissements, une seule cantine et un complexe circuit de ramassage, elle peut difficilement passer de 2 heures à 1 h 30. A cause de cette demi-heure, deux cars supplémentaires auraient dû être mis en place pour un coût de 100 000 €, jugé prohibitif par la région.