Dans l’Oise, le voleur d’outils s’en prenait aux camionnettes des artisans

Alors que les gendarmes constataient une hausse des « vols à la roulotte » dans le Compiégnois, ils ont eu le fin mot de l’histoire en interpellant Noël C., 37 ans, le 11 mai : ce dernier écumait les villages alentour à la recherche de véhicules d’artisans à dépouiller. Il a été condamné ce jeudi à 8 mois de prison ferme.

Les gendarmes ont presque suivi le voleur à la trace en géolocalisant son véhicule et en opérant une surveillance. Le prévenu avait ses habitudes et ses horaires (Illustration). LP/Stéphanie Forestier
Les gendarmes ont presque suivi le voleur à la trace en géolocalisant son véhicule et en opérant une surveillance. Le prévenu avait ses habitudes et ses horaires (Illustration). LP/Stéphanie Forestier

    Tout commence par une plainte pour un vol de vélo électrique à Choisy-au-Bac, le 2 septembre 2022. La cycliste a eu le temps de noter la plaque d’immatriculation avant que la voiture du voleur ne disparaisse. Les gendarmes retrouvent sans peine le propriétaire du véhicule : Noël C., membre de la communauté des gens du voyage, résident de l’aire d’accueil de Jaux.

    Le véhicule est à nouveau identifié 10 jours plus tard dans une affaire de vol à la roulotte. Un artisan de Ribécourt-Dreslincourt s’est fait dérober tout son matériel dans sa fourgonnette pendant la nuit : deux tronçonneuses, une meuleuse, etc. Et les vols visant les artisans du secteur continuent en janvier, à Bailleul-le-Soc, à Machemont, à Cambronne-lès-Ribécourt, puis en mars, à Lacroix-Saint-Ouen.

    Sans preuves tangibles à ce stade, les militaires décident d’opérer une surveillance. Une nouvelle voiture est ainsi identifiée avec, à son bord, Noël C., qui sort aux aurores de l’aire des gens du voyage de Jaux, commet ses méfaits, va faire des courses dans un supermarché discount et rentre ensuite dans le camp vers 9 heures du matin.

    « Là, on vous voit en train de forcer la camionnette »

    L’homme à ses habitudes et les gendarmes en profitent pour placer une balise de géolocalisation sur sa voiture. Et c’est ainsi qu’ils s’aperçoivent que le véhicule se trouve à chaque fois à des endroits où des plombiers et autres électriciens signalent des vols. Une caméra filme même le suspect sur l’un des lieux. Il est interpellé le 11 mai.

    Mais Noël C. ne reconnaît sa culpabilité que lorsque les preuves sont flagrantes. « Là, on vous voit en train de forcer la camionnette », pointe du doigt la présidente du tribunal de Compiègne, ce jeudi, lors du procès. « Oui, c’est bien moi, là. Sinon, les autres fois, je n’y suis pour rien. La voiture est dans le camp avec les clés dessus, tout le monde peut la prendre, affirme-t-il. C’est comme ça chez nous. »

    L’homme a pris la fuite pendant l’audience

    Le 11 mai, une perquisition est organisée dans sa caravane. De l’outillage est découvert caché dans le bloc sanitaire, dont il a la clé, pour un montant avoisinant les 6000 euros. « J’ai déchargé des gravats pour quelqu’un pendant 4 jours et il ne pouvait pas me payer, alors il m’a donné ces outils », explique le prévenu.

    Jugé en état de récidive légale, Noël C. a été condamné à 18 mois de prison, dont 8 mois ferme. Une peine qu’il n’a pu entendre : ayant senti le vent tourner et la détention immédiate suspendue au-dessus de sa tête, l’homme n’était plus dans la salle lorsqu’elle a été prononcée par les juges. Un mandat d’arrêt a ainsi été décerné à son encontre.