Deux bâtiments de 11 m de haut dans un village de l’Oise : face à la fronde, le promoteur doit revoir sa copie

La construction annoncée de deux ensembles de logements pour seniors de 11 m de haut avait créé un vif émoi à Rainvillers, un village du Beauvaisis. Le permis de construire a été retiré et le projet devra être corrigé pour exister.

Rainvillers, le 13 décembre. C'est ici, en plein cœur du village que deux bâtiments de 11 mètres de haut pourraient être érigés si le projet de résidence séniors voit le jour. Un collectif de riverains se mobilise contre. LP/P.C
Rainvillers, le 13 décembre. C'est ici, en plein cœur du village que deux bâtiments de 11 mètres de haut pourraient être érigés si le projet de résidence séniors voit le jour. Un collectif de riverains se mobilise contre. LP/P.C

    L’annonce d’une résidence pour personnes âgées avec deux bâtiments de 11 m de haut en plein cœur de Rainvillers (Oise) avait provoqué une levée de boucliers de la part des habitants de ce village du Beauvaisis.

    Trois semaines plus tard, les opposants ont appris que le permis de construire avait été retiré. « J’avais envoyé plusieurs courriers en recommandé à la préfecture pour demander un recours gracieux, rappelle Francis, un des membres du collectif de riverains opposé au projet. J’ai eu une réponse de la préfecture qui me précisait que le permis de construire avait été retiré. Les panneaux ont eux aussi été enlevés. Même s’il n’y a pas eu que nous, je pense nos arguments ont été entendus. C’est une très bonne nouvelle. »



    L’information du retrait a été confirmée par Laurent Lefèvre, maire de la commune. « Le permis de construire a en effet été retiré, relate l’édile. On a demandé au constructeur de revoir sa copie. » Les craintes exprimées par les riverains ont pesé dans cette décision.

    « C’est vrai que l’on parlait d’un immeuble de 11 m avec des distances peut-être inappropriées par rapport aux riverains, explique le maire. On laisse le temps à l’architecte de s’organiser, de repenser, de retravailler les choses. Il y a des sujets aujourd’hui qui sont traités différemment, un parking, par exemple, ce n’est plus forcément réalisé en enrobé, ça peut être végétalisé. Le projet n’est surtout pas enterré ou abandonné, il doit juste être corrigé et amélioré. »

    Les opposants ont parfaitement conscience que rien est gagné. « On a juste gagné six mois de répit, annonce Francis. Le circuit administratif repart à zéro mais on va rester très vigilant. » Pour être encore plus efficaces, les membres du collectif envisagent de créer une association pour « assurer la préservation du village ». Ils aimeraient que l’ancien site industriel soit utilisé autrement. « Avec la proximité de la voie verte, la municipalité pourrait réaménager cet espace en parc public par exemple », suggèrent-ils.