« Elle nous menaçait avec un couteau » : dans l’Oise, la querelle amoureuse aurait pu virer au drame

Une jeune femme de 24 ans comparaissait ce mercredi, devant le tribunal de Senlis, pour avoir porté un coup de couteau dans l’omoplate de celle qui l’avait remplacée auprès de son ex-conjoint.

Pour l'avocat de la prévenue, celle-ci, se sentant menacée avait pris le couteau par légitime défense. (Illustration) LP/S.G.
Pour l'avocat de la prévenue, celle-ci, se sentant menacée avait pris le couteau par légitime défense. (Illustration) LP/S.G.

    À la barre du tribunal de Senlis ce mercredi, la jeune femme qui parle d’une voix très douce ne ressemble en rien à la furie décrite par les témoins lors des faits. Il est 21h15, le 19 mai dernier, quand les policiers du commissariat de Creil sont appelés pour ce qui semble être un différend entre plusieurs personnes dans un appartement.

    À leur arrivée, dans un logement en grand désordre, les fonctionnaires trouvent une jeune femme au sol, ayant reçu un coup de couteau dans le dos. Deux hommes et deux autres femmes sont présents. L’une d’elles, Amélie K., 24 ans, se présente spontanément comme celle qui a donné le coup de couteau, un geste « accidentel » selon elle.

    « On aurait pu se retrouver aux assises »

    Cet appartement était d’abord occupé par Amélie K. et son mari. Après leur séparation, son ex-mari garde le logement, où sa nouvelle compagne vient habiter. Amélie serait alors venue récupérer ses affaires. « La porte était ouverte, je suis entrée », explique-t-elle à l’audience. Mais alors qu’elle est à l’intérieur, Amélie nargue la conjointe de son ancien compagnon par SMS. La situation se gâte lorsque la nouvelle compagne revient précipitamment dans l’appartement. « Ils sont arrivés à plusieurs, j’ai eu peur et j’ai appelé la police. Puis j’ai pris un couteau qui traînait par terre, poursuit la prévenue. Ils ont essayé de m’attraper et en tombant, le couteau s’est accidentellement planté dans son épaule. »

    Une version radicalement différente de celle de la victime. « Je suis revenue à toute vitesse chez moi avec une amie car j’ai su qu’elle était là et j’ai eu peur pour mes chats. Quand on est arrivé, elle était debout sur le canapé et nous menaçait avec un couteau. Mon amie et un de mes cousins ont essayé de la désarmer mais elle a couru vers moi et m’a planté le couteau dans l’épaule. »

    « On aurait pu se retrouver aux assises et la prévenue n’a même pas un mot d’excuse », regrette Me Amandine Fontaine Tardu, avocate de la victime. De son côté, Me Arnaud Ledru, l’avocat d’Amélie K., assure que le geste n’était pas volontaire. « Si elle avait vraiment voulu faire du mal, elle n’aurait pas appelé la police, souligne-t-il. Elle s’est sentie menacée et elle a pris ce couteau par légitime défense. » Une argumentation que n’ont pas retenue les juges, ils ont condamné Amélie K. à 14 mois de prison avec sursis. Elle a interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant trois ans.