Dans l’Oise, 286 femmes tondues pour « collaboration horizontale » à la Libération, un difficile devoir de mémoire

L’Oise fait partie des départements les plus touchés par les tontes de femmes à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Selon l’historien Fabrice Virgili, une cinquantaine de villes, avec une forte présence allemande, ont été concernées. Retour sur cet épisode encore tabou alors que de nombreuses communes célèbrent ce week-end les 80 ans de la Libération.

Lors de la Libération, le crâne de femmes soupçonnées d’avoir entretenu une relation d’ordre sentimentale ou sexuelle avec un Allemand, est entièrement rasé. Celles accusées d’avoir collaboré activement avec l’ennemi subissent le même sort. Robert Galas - La Libération de Creil et Chantilly, 1944/Creil Archives municipales
Lors de la Libération, le crâne de femmes soupçonnées d’avoir entretenu une relation d’ordre sentimentale ou sexuelle avec un Allemand, est entièrement rasé. Celles accusées d’avoir collaboré activement avec l’ennemi subissent le même sort. Robert Galas - La Libération de Creil et Chantilly, 1944/Creil Archives municipales

    La mémoire collective n’a longtemps retenu que les images de liesse populaire. Lors de l’entrée des troupes américaines à la Libération, les villes et villages de l’Oise partagent la même ferveur pour célébrer les sauveurs. On danse sur les places, on offre le café aux libérateurs et on célèbre, ensemble, la joie des libertés retrouvées. Beaucoup de communes oisiennes vont commémorer ce week-end les 80 ans de cette période avec divers événements.

    Mais en arrière-plan de ces images de fêtes, à l’ombre des accolades et des embrassades, s’est mise en marche la terrible machine de l’épuration sauvage. La chasse aux traîtres et aux collabos a été lancée. Les femmes, plus que les hommes, en souffriront. Elles seront tondues. Ce que n’ont pas eu à connaître leurs homologues masculins.