« La moitié a arrêté » : sur le dernier marché à la volaille vivante de l’Oise, les éleveurs en voie de disparition

Actif depuis 159 ans, le Marché franc de Noyon ne compte plus qu’une poignée d’éleveurs alors qu’ils étaient encore une vingtaine il y a vingt ans. Les derniers résistent aux épisodes de grippe aviaire et aux changements de mode de vie des consommateurs.

Noyon (Oise), mardi 3 septembre. Frédéric Sibille (à d.) vient du Nord depuis 32 ans pour vendre ses volailles au Marché franc. Sa mascotte, un lapin géant bélier, l'accompagne. LP/Stéphanie Forestier
Noyon (Oise), mardi 3 septembre. Frédéric Sibille (à d.) vient du Nord depuis 32 ans pour vendre ses volailles au Marché franc. Sa mascotte, un lapin géant bélier, l'accompagne. LP/Stéphanie Forestier

    Un carton qui gigote sous le bras, Pascal revient du Marché franc de Noyon, ce mardi 3 septembre à 9 heures. « J’ai acheté deux poules, une noire et une rousse. Elles pondent mieux », lâche-t-il. Cet habitant de Ribécourt-Dreslincourt, à quelques kilomètres de là, a vu ses dernières cocottes, Titine et Tototte, se faire manger par une fouine. Il lui faut donc remplacer les pondeuses et il n’irait pas ailleurs qu’au Marché franc qui se tient, chaque premier mardi du mois, dans la cité de Calvin.

    « C’est une institution, assure-t-il. J’ai toujours eu des poules, mes parents en avaient. Elles donnent des œufs, mangent les restent, nettoient la terre… J’ai quand même 10 000 m2 à entretenir ! » Et Pascal n’est pas le seul à avoir ses habitudes ici. « Depuis ce matin, ça défile, constate-t-il. J’ai même vu un monsieur avec un transpalette rempli de cartons de poules. »