Oise : un lézard vient à bout de l’enduro de la Mer de sable

Plus de 500 pilotes de motos et de quads devaient s’élancer ce week-end dans les dunes du parc d’attractions d’Ermenonville. La préfecture a fait annuler la manifestation pour préserver l’environnement.

 Le Touquet. L’enduro de la Mer de sable devait devenir la troisième manifestation motorisée des Hauts-de-France après l’enduro du Touquet et celui de Berck.
Le Touquet. L’enduro de la Mer de sable devait devenir la troisième manifestation motorisée des Hauts-de-France après l’enduro du Touquet et celui de Berck. DR

    Il y a comme un lézard. Et plus précisément un « lézard des souches ». Ce petit animal pèse à lui seul plus lourd dans la balance que les 500 motards qui étaient attendus au départ de la première édition de l'enduro de la Mer de sable. Cet événement sportif devait se tenir ce week-end à Ermenonville, mais la préfecture l'a fait annuler, dans un arrêté en date du 25 octobre. Le Parc naturel régional (PNR) a été consulté et a émis un avis défavorable.

    La manifestation a été annulée pour préserver l'habitat du lézard des souches. DR

    « Nous sommes sur un site classé Natura 2000, explique Sylvie Capron, présidente du PNR. Ce sont les dernières dunes continentales d'Europe et de nombreuses espèces inféodées à cet habitat sableux y vivent et auraient été détruites. Plus d'un tiers du parc d'attractions est inoccupé et c'est cet espace qui était visé. Il y a souvent des événements sportifs, des randonnées à pied ou à vélo, mais 500 motos sur cinq circuits, c'est trop! »

    LP/O.A.

    La fédération française de motocyclisme a déposé un recours contre cette décision préfectorale auprès du tribunal administratif d'Amiens (Somme) et dénonce le préjudice qu'elle engendre. Elle réduit ainsi à néant plus de 10 mois d'organisation de ce qui s'annonçait comme la troisième plus grande manifestation motorisée des Hauts-de-France, après les enduros du Touquet et de Berck (Pas-de-Calais).

    L'enduro de la Mer de Sable, c'était 100 000 € de budget, 27 sponsors, 503 pilotes engagés et qui avaient payé un droit de participation allant de 40 à 120 € selon les courses - des sommes remboursées aux pilotes -, 100 bénévoles, 500 nuits d'hôtel réservées et 2 500 préventes de bracelets souvenirs.

    Une étude d'impact réclamée

    Romulad Seels, le président du club Rando trail compiégnois, organisateur de l'événement, dénonce une certaine « motophobie ». « J'ai obtenu toutes les autorisations, celle du maire, de la sous-préfecture… J'ai modifié et réduit les circuits de 50 % comme me l'a demandé le PNR. Je doute de la véracité de son avis. Au début, c'était une plante qui empêchait l'enduro, puis ça a été ce lézard. Je demande une étude d'impact. S'il y en avait une, on découvrirait soit qu'on pouvait faire la manifestation, soit que la Mer de sable doit fermer. Depuis son ouverture, des millions de visiteurs sont venus et l'écosystème est encore là. On veut juste tuer notre sport, tuer les manifestations populaires. On attendait plus de 4 500 personnes. Les entrées étaient gratuites pour les enfants, à 2 € pour les adultes. On ne faisait pas ça pour l'argent ! »