« Ils sont voués à une mort certaine » : une dizaine d’animaux libérés par effraction du refuge de Picardie Faune Sauvage
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le refuge de l’association, basé à Boissy-Fresnoy (Oise), a été vandalisé. Une plainte a été déposée à la gendarmerie de Nanteuil-le-Haudoin.
« Comment peut-on être bête à ce point ? » Au bout du fil, la voix de Salomé Caillet, bénévole pour l’association Picardie Faune Sauvage, oscille entre la colère et l’incompréhension. « Je ne comprends pas », répète-t-elle. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le refuge de Boissy-Fresnoy, qui a ouvert en septembre 2021, a été vandalisé par un ou plusieurs individus. Et surtout, une dizaine d’animaux blessés ont été relâchés dans la nature. « Il n’y a pratiquement aucune issue, ils sont voués à une mort certaine », lâche-t-elle, la gorge nouée.
C’est en arrivant au refuge ce jeudi matin qu’elle découvre le portail d’entrée « grand ouvert ». « Ils ont forcé la grille en coupant l’antivol en fibre d’acier », précise Salomé Caillet. Mais c’est une fois à l’intérieur du centre, dont la serrure n’a pas été remplacée depuis un précédent cambriolage au mois de mars dernier, que la bénévole tombe des nues. « Ils avaient libéré tous les animaux qui étaient en soin, ce qui veut dire qu’ils étaient blessés ou inadaptés à un retour à la vie sauvage », souligne-t-elle.
Pinsons, tourterelles, buses, perroquet… ce sont essentiellement des oiseaux qui ont été sortis du refuge, qui a également été vandalisé. « Ils ont mis un bazar pas possible dans le stock de nourriture, cassé des cages, plié une table en métal en deux, abîmé des cages, liste Salomé Caillet. Mais rien n’a été volé. » Selon elle, un chevreuil qui était hébergé par l’association est même décédé en raison du stress causé par l’effraction et les actes de vandalismes. « Il allait très bien hier soir ».
« Ceux qui ont fait ça ne connaissent rien aux animaux »
Une plainte a été déposée ce jeudi après-midi à la brigade de gendarmerie de Nanteuil-le-Haudouin, chargée de l’enquête. Les militaires sont venus directement effectuer des constatations et des relevés d’indices potentiels pour tenter de retrouver le ou les auteurs des faits. « Est-ce que ce sont des animalistes qui pensent sauver des animaux ? Des jeunes en mal de sensation ? Je ne sais vraiment pas et je m’en fiche. Tout ce que je sais, c’est que ceux qui ont fait ça ne connaissent rien aux animaux, souffle Salomé Caillet. Ils ont même libéré un putois et une buse dans la même pièce, ils auraient pu s’entretuer ».
Le 31 mars 2022, les bénévoles avaient déjà retrouvé leurs locaux dans un piteux après ce qui s’apparentait à une tentative de cambriolage. Sur sa page Facebook, l’association rappelle que le refuge est un « jeune centre qui a géré cette première année et ses plus de mille animaux ». « On y dépense beaucoup de temps, d’énergie et d’argent pour que ces animaux puissent avoir une seconde chance », rappelle la bénévole. Si cette dernière est pessimiste sur le devenir des oiseaux, elle appelle toutefois les habitants du secteur à les contacter s’ils retrouvent un des animaux libérés. « Il ne faut pas hésiter. Si on peut en récupérer un ou deux et terminer le travail que nous avons commencé, ce serait déjà ça. »
Pour contacter le refuge : 06.88.44.97.13.
