Vent de colère contre la future unité de méthanisation d’Ivry-le-Temple

Ivry-le-Temple, ce mercredi après-midi. Plus de 70 personnes se sont rendues à la permanence du commissaire-enquêteur. Par ailleurs, une pétition circule pour demander l’arrêt du projet.
Ivry-le-Temple, ce mercredi après-midi. Plus de 70 personnes se sont rendues à la permanence du commissaire-enquêteur. Par ailleurs, une pétition circule pour demander l’arrêt du projet. (LP/F.C.)

    le commissaire-enquêteur était très surpris - et surtout dépassé - de voir tant de monde venir à sa permanence. «C'est quand même assez inhabituel », glisse l'intéressé. Ce mercredi, il tenait la deuxième permanence en mairie d'Ivry-le-Temple pour l'enquête publique sur la future unité de méthanisation prévue en 2017.

    Plus de 70 habitants d'Ivry et des communes voisines ont convergé en fin de journée vers la salle de la mairie subitement devenue trop petite. La permanence, censée accueillir chacun individuellement, a failli se transformer en réunion publique en mêlant les indécis, les réfractaires, les personnes en quête d'informations, celles qui avaient préparé le sujet en cherchant sur Internet, et celles qui le méconnaissaient. « Là, vous avez des gens qui n'en veulent pas », lâche un habitant d'une voix teintée de colère. Pas tout à fait vrai.

    Pour rappel, la SAS Biometa compte créer une unité de méthanisation dont l'objectif est, schématiquement, de transformer du fumier en gaz selon un processus naturel de dégradation biologique. Les résidus restants seront épandus dans un rayon de 8 à 10 km sur les champs d'agriculteurs.

    « On a découvert ça par la presse, explique Joseph. La mairie n'a pas avisé les habitants. Tout se passe en catimini. » Pour Susana, d'Amblainville, les règlements de compte, les rumeurs qui peuvent émerger à Ivry ne l'intéressent pas. « On est dans un système où, sous couvert de bio, on conforte des pratiques agricoles néfastes pour la terre, pour les humains. C'est un gros enjeu. On doit se demander en quoi cela va être utile et s'il y a un intérêt général. »

    Pour les riverains proches de la future unité, les craintes concernent les odeurs, le «ballet des camions », la dépréciation de l'immobilier. «C'est un dossier mal ficelé », tranche une habitante.

    Derrière la porte de la salle principale, le maire, Michel Jantolek reste à l'écart et se refuse à tout commentaire. «Oui je suis surpris car les gens racontent n'importe quoi », finit-il par lâcher. «C'est limite si on ne monte pas une centrale nucléaire pour toucher des subventions et des pots-de-vin », éclaire une conseillère municipale.

    Une réunion publique devrait être organisée à l'initiative du commissaire-enquêteur dans les prochains jours.