« Je suis là pour un braquage » : 6 mois de prison pour le vol de 65 000 euros de bijoux dans l’Oise

Un Creillois de 32 ans a opéré en pleine journée, le 1er juin dernier, dans la boutique Histoire d’Or de la galerie marchande de Cora, à Saint-Maximin. Il a été interpellé quelques jours plus tard et a comparu ce lundi au tribunal de Senlis.

L'extorsion a eu lieu dans le magasin Histoire d'Or de la galerie marchande de Cora à Saint-Maximin (Archives). LP/J.D.
L'extorsion a eu lieu dans le magasin Histoire d'Or de la galerie marchande de Cora à Saint-Maximin (Archives). LP/J.D.

    « Je ne sais pas si je pourrai tout rembourser, mais si la dame a besoin de quelque chose ou d’accompagnement, je serai là. » La dame en question, gérante de la boutique Histoire d’Or dans la galerie marchande de Cora, à Saint-Maximin, n’a sans doute pas la moindre envie de recroiser la route de Kévin M., 32 ans, qui a franchi la porte du magasin le 1er juin dernier à 13h30, prétendant vouloir acheter une alliance en diamant pour son futur mariage.

    En réalité, l’homme s’intéresse aux bijoux les plus chers mais pas dans l’optique d’une future union. « Vous allez rester très calme, je suis là pour un braquage, sinon ça va être chaud », murmure Kévin M. menaçant, à la gérante. Celle-ci effrayée ouvre la vitrine des bijoux en diamant dont elle verse le contenu dans le sac du malfaiteur qui s’empare de 65 000 euros de bijoux avant de prendre la fuite, à bord d’un véhicule garé sur la départementale longeant le centre commercial.

    « Je suis particulièrement soucieux de la victime »

    Avec cette voiture, identifiée sur les images de vidéosurveillance, et le fait qu’il ait opéré à visage découvert, Kévin M. sera assez vite pisté par les gendarmes, qui l’interpelleront à Creil une semaine après les faits, qu’il reconnaît spontanément en garde à vue. « C’est moi qui ai fait ça, répète-t-il devant le tribunal. Je suis particulièrement soucieux de la victime. »

    À juste titre puisque la gérante de l’enseigne de bijoux paraît encore très marquée par leur première rencontre. « J’ai eu très peur et j’ai encore peur aujourd’hui », confirme la victime. « J’ai une dette auprès de quelqu’un que je ne veux pas nommer, détaille Kévin M. Les pressions étaient de plus en plus fortes et j’ai eu peur pour mes proches. Les bijoux, je les ai vendus en Belgique pour 2000 euros, que j’ai toute de suite donnés à celui à qui je dois de l’argent. »

    « On voit bien l’amateurisme »

    Manifestement, le jeu n’en valait donc pas la chandelle. « On voit bien l’amateurisme dans cette extorsion non préparée, constate le substitut du procureur. Mais sa dette existe toujours donc il existe un risque majeur de réitération, ce qui me conduit à requérir 18 mois de prison dont 8 mois avec sursis, et mandat de dépôt pour la partie ferme. » L’absence de préparation est également mise en exergue par Me Ludivine Padé, avocate de Kévin M. « Il n’y a pas eu de violence dans cet acte survenu sur un coup de tête, un acte de désespoir. »

    Le tribunal a condamné Kévin M. à quinze mois de prison dont neuf mois de sursis probatoire. Il a été placé sous mandat de dépôt pour purger la partie ferme de la peine et devra rembourser au magasin les 65 409 euros, représentant la valeur des bijoux volés.