Oise : grâce aux Voisins vigilants, les cambriolages ont baissé de 27 % en 5 ans

Le protocole de participation citoyenne qui se développe toujours, notamment à Chelles ce lundi, est en grande partie à l’origine de ce bon chiffre en milieu rural.

 Rieux, le 14 novembre. Depuis 2012, 234 communes situées en zone gendarmerie ont adhéré au protocole de participation citoyenne.
Rieux, le 14 novembre. Depuis 2012, 234 communes situées en zone gendarmerie ont adhéré au protocole de participation citoyenne. LP/J.B.

    La surveillance citoyenne, une arme efficace ? Alors que Chelles et « au moins six autres communes du département » s'apprêtent à rejoindre le dispositif de participation citoyenne — qui permet une relation directe entre des habitants volontaires et les forces de l'ordre — les autorités assurent que oui, chiffres à l'appui. Entre 2012 et 2017, le nombre de cambriolages en zone gendarmerie a ainsi baissé de 27 %.

    Si les vols de voitures sont aujourd'hui la plaie du département, en 2011, ce sont les cambriolages qui tenaient la corde. « Impossible de descendre sous la barre des 3 000 par an », soupirait un officier de gendarmerie. Résidences principales, secondaires, commerces, entreprises… En 2012, plus de 4 000 avaient même été signalés dans les seules zones rurales.

    Les Ageux, le 14 novembre. Toujours les mêmes panneaux, à la signalétique claire, pour que « même les personnes ne comprenant pas le Français comprennent le message », explique un gendarme. LP/J.B.
    Les Ageux, le 14 novembre. Toujours les mêmes panneaux, à la signalétique claire, pour que « même les personnes ne comprenant pas le Français comprennent le message », explique un gendarme. LP/J.B. LP/J.B.

    Cinq ans plus tard, l'objectif est pourtant atteint : 2 966 faits ont été recensés par les gendarmes en 2017. Par ailleurs, « une baisse du nombre de cambriolages se confirme pour les 10 premiers mois de 2018 », souligne le capitaine Eric Lecacheur, chargé de prévention au groupement de gendarmerie de l'Oise. En parallèle, sur cette même période, 234 communes ont adhéré au dispositif.

    Christian Deblois, maire (SE) de Chelles, doit signer ce lundi. « Des habitants sont venus me voir, explique l'élu. J'en ai discuté avec des élus d'autres communes, qui se disent satisfaits. » Pour lutter contre les pillages des domiciles ? Pas vraiment. Le village a subi deux cambriolages en 2017, zéro cette année. « C'est surtout un moyen de se prémunir », souligne l'élu.

    Compiègne, le 14 novembre. Dans les villes, ce sont plutôt des quartiers qui ont adhéré, comme ici le Petit Margny, avec des résultats plutôt mitigés. LP/J.B.
    Compiègne, le 14 novembre. Dans les villes, ce sont plutôt des quartiers qui ont adhéré, comme ici le Petit Margny, avec des résultats plutôt mitigés. LP/J.B. LP/J.B.

    Qui fonctionnerait mieux en campagne que dans les villes. A Clermont, première signataire du protocole, en 2012, « le bilan est un peu mitigé », selon le maire (PS), Lionel Ollivier. « Cela doit faire deux ans qu'on n'a pas eu de réunion sur ce sujet », poursuit l'élu, qui mise plutôt sur la vidéoprotection.

    « Ça rassure les citoyens »

    Le dispositif « s'intègre dans un grand nombre de mesures préventives », explique le capitaine Lecacheur. Alertes par SMS, sur les réseaux sociaux, opérations tranquillité vacances … « Il est toutefois certains qu'il faut le faire vivre pour qu'il fonctionne. »

    Pour cet autre officier, la participation citoyenne a l'avantage de « rassurer les citoyens ». Car « les boîtes mails dédiées sont utilisées pour des problématiques de tranquillité, des dépôts sauvages, voir pour des demandes personnelles, comme le classement d'un PV… ».

    12 COMMUNES ADHÈRENT À UN DISPOSITIF PRIVÉ

    En parallèle du protocole officiel et gratuit conclut entre 234 communes, les forces de l'ordre et la préfecture de l'Oise, un site Internet privé — www.voisinsvigilants.org — offre aux communes et particuliers la possibilité de rejoindre un réseau contre rémunération. Les informations sont remontées aux élus, à la police municipale, ou partagées entre voisins. « Douze communes ont adhéré, indique le site. Et 6 675 habitants dans l'ensemble du département. » Venette, notamment, est concernée. « Cela a permis quelques alertes et de créer du lien social entre les habitants », commente Romuald Seels, 1er adjoint au maire. Pour le capitaine Eric Lecacheur, chargé de prévention au groupement de gendarmerie de l'Oise, « tout ce qui peut servir à faire de la prévention et à créer de la sécurité est bon à prendre ».