« Prêt pour la guerre » : à Creil, l’incitation à un acte terroriste était une « blague de mauvais goût »

    Deux hommes comparaissaient ce mercredi, à Senlis (Oise), pour avoir posté sur les réseaux sociaux une photo de l’un d’eux portant une arme blanche, le visage dissimulé sous un drapeau palestinien, quelques heures après l’assassinat de Dominique Bernard, professeur à Arras, le 13 octobre dernier.

    La photo polémique avait été prise dans le secteur de la résidence de la Roseraie, à Creil (Archives). LP
    La photo polémique avait été prise dans le secteur de la résidence de la Roseraie, à Creil (Archives). LP

    Un homme le visage à demi masqué par un drapeau palestinien, brandissant un long couteau, avec comme légende : « Prêt pour la guerre mon gars ! » C’est la photo apparue sur Snapchat le 13 octobre dernier, notamment sur le téléphone d’un policier creillois qui alerte rapidement son entourage professionnel. La « déclaration », géolocalisée dans le quartier du Plateau, à Creil (Oise) tombe dans un contexte particulier : quelques heures plus tôt, un enseignant d’Arras a été tué à coups de couteau par un terroriste. Et six jours plus tôt, le Hamas tuait des centaines de civils israéliens aux abords de la bande de Gaza. Autant dire que le cliché creillois, pris dans le quartier de la Roseraie, a inquiété les forces de l’ordre. Et bien que la photo ait très rapidement disparu de Snapchat, les auteurs ont été recherchés et interpellés trois jours plus tard.

    L’auteur du cliché, et responsable de la diffusion est Abdelaziz B., 28 ans. L’homme qui prend la pose est son ami, Djamel B., 29 ans. Tous deux se sont retrouvés ce mercredi 6 décembre devant le tribunal correctionnel de Senlis pour provocation directe à un acte de terrorisme. Mais aucun des deux n’a le profil d’un dangereux radicalisé appelant à la violence. « C’était juste une blague, indique Djamel, tête basse et l’air penaud. On était entre amis, l’un avait ce couteau, un autre ce drapeau, mais ça aurait pu être n’importe quel drapeau. Je regrette ce qui s’est passé, je n’avais pas l’intention de faire du mal et je n’étais pas au courant de la mort du professeur, si je l’avais su, la photo ne m’aurait pas fait rigoler. Je pensais que ça resterait entre nous, je n’ai pas donné mon accord pour qu’elle soit diffusée. »