Ressons-sur-Matz : une fois l’usine détruite, la rivière retrouvera son lit

Alors que la démolition de la friche Yoplait vient de débuter, le cours d’eau qui avait été dévié pour l’expansion de l’usine va pouvoir retrouver son lit naturel.

 Pratiquement invisible, le petit cours d’eau s’engouffre depuis des années dans un lit artificiel pour passer au cœur de l’ancienne usine Yoplait.
Pratiquement invisible, le petit cours d’eau s’engouffre depuis des années dans un lit artificiel pour passer au cœur de l’ancienne usine Yoplait. LP/E.J.

    Elle avait pratiquement disparu. Le Matz, rivière qui traverse Ressons dans toute sa longueur, avait quitté son lit historique au niveau de la rue de la laiterie dans les années 1970. Yoplait, l'usine séculaire installée au cœur de cette bourgade de 1 700 habitants, avait en effet dévié le cours d'eau pour se développer. « Ils avaient totalement obstrué le lit naturel avec du béton », se remémore le maire (LR), Alain de Paermentier.

    Mais depuis 2006, Yoplait a cessé ses activités à Ressons-sur-Matz. Et voilà que les travaux de démolition de l'ancienne friche de 9 ha viennent même enfin de débuter. L'agence de l'eau et les services de l'Etat ont donc sollicité la commune pour lancer des travaux autour de la rivière. Ils souhaitent que le Matz soit remis en valeur. Dans le même sens que les travaux entrepris à Guiscard, ceux-ci diminueront aussi le risque d'inondation. « L'eau est aujourd'hui contrainte entre des buses, du béton, des grilles filtrantes, énumère le premier magistrat. Il faut qu'elle puisse s'épanouir librement. »

    Les poissons ne circulent plus

    Mais c'est surtout pour la faune que ces travaux, sur une longueur de 800 m, estimés à 1 M€ (restauration du pont comprise), vont être entrepris. « Depuis les aménagements de l'entreprise, notamment au niveau du pont de la rue de la laiterie, les poissons ne peuvent plus frayer et remonter ou descendre la rivière », regrette l'édile.

    Les appels d'offres pour la restauration du pont, estimée à 480 000 €, viennent d'être lancés. Pour le nettoyage des berges, l'aménagement de celles-ci, les nouvelles plantations et l'élargissement du cours d'eau, il faudra attendre le printemps prochain. « Nous allons déposer notre dossier pour obtenir le financement à l'agence de l'eau en septembre puis nous devons attendre mars, que la période de reproduction des poissons soit terminée, avant de lancer les premiers travaux », termine Alain de Paermentier. Après six mois de travaux, les marcheurs et pêcheurs disposeront d'un nouveau site pour leurs loisirs.