Avant les logements sociaux, un tiers-lieu de 30 000 mètres carrés au centre de Paris

Ateliers d’artistes, structures associatives en résidence, événements culturels et sociaux ouverts à tous: avant d’être transformé en logements sociaux, l’ancien siège de l’AP-HP, avenue Victoria (IVe), devient un tiers-lieu, sur 30 000 mètres carrés.

Avant d'être transformé en immeuble mixte, accueillant des logements sociaux, l'ancien siège de l'AP-HP propose un tiers-lieu ouvert au public. LP/C.B.
Avant d'être transformé en immeuble mixte, accueillant des logements sociaux, l'ancien siège de l'AP-HP propose un tiers-lieu ouvert au public. LP/C.B.

    Face à l’Hôtel-de-Ville de Paris (IVe), l’ancien siège de l’AP-HP ouvre grand ses portes au public. Un gigantesque tiers-lieu de près de 30 000 mètres carrés, entre la Seine et l’avenue Victoria, pensé par la coopérative Plateau urbain, redonne vie aux bâtiments inoccupés. Là, dans ce magnifique ensemble haussmanien, ex-cœur battant des hôpitaux de Paris depuis le XIXe siècle, quelque 300 artisans, artistes et associations ont pris place dans le cadre du projet les Arches citoyennes, porté par Plateau urbain.

    Plusieurs espaces ont été aménagés. LP/C.B.
    Plusieurs espaces ont été aménagés. LP/C.B.

    Moyennant un loyer très inférieur au prix du marché, allant de 10 € le mètre carré par mois à 37,5 € en fonction de leur profil fiscal, associations dédiées à l’usage du vélo, ateliers d’artistes, mais aussi des espaces réservés à des activités humanitaires et sociales, comme le Comede, comité pour la santé des exilés, se sont installés sur cinq étages et deux bâtiments. Objectif : « Offrir à des structures franciliennes n’ayant pas les ressources du marché de l’immobilier classique, d’accéder à des espaces de travail au centre de Paris, à un prix abordable », souligne-t-on aux Arches citoyennes.

    Une occupation transitoire

    A cela s’ajoutent, en rez-de-chaussée, sept espaces ouverts et accessibles au public : la cour, îlot de fraîcheur et de calme, loin du tumulte de la cité, avec ses banquettes et ses tables ; la Cantina, un café-buvette ; la Reprographie, qui accueille expositions, rencontres, ateliers et projections. Mais aussi la Centrale des mobilités qui propose location, vente et réparation de vélos. Des espaces, enfin, d’exposition permettant aux artistes occupants de présenter leurs œuvres et de les proposer à la vente.

    Une occupation transitoire, puisqu’en septembre 2024, débutera le chantier du futur « immeuble à mission » de Paris. Le premier du genre dans la capitale. Porté par BNP Paribas et la RATP, notamment, ce temple de la mixité, conçu dans le pur respect du PLU bioclimatique, proposera 6 000 mètres carrés de logements sociaux, une halte destinée aux femmes victimes de violences ou sans solution d’hébergement, un restaurant solidaire, un marché, une salle de sport, des ateliers-boutiques, une résidence pour jeunes actifs, ou encore une brasserie panoramique offrant à ses clients une vue imprenable sur la capitale.

    « Un véritable laboratoire, dans ce quartier en pleine mutation », s’enthousiasme Ariel Weil, le maire (PS) de Paris-Centre, qui regrette tout de même qu’un centre d’hébergement pour les sans-abri ne puisse y voir le jour. Quant à l’AP-HP, partenaire de l’opération et toujours propriétaire des lieux, elle pourra les récupérer…. dans 80 ans.