Blessés à la foire du Trône : «C’était un moment de terreur que je n’oublierai jamais !»

Sofia et son mari, victimes d’un accident alors qu’ils étaient dans le manège La Boule, ont porté plainte.

 Lundi, à la foire du Trône (XIIe). Le manège la Boule est fermé depuis l’accident.
Lundi, à la foire du Trône (XIIe). Le manège la Boule est fermé depuis l’accident. LP/Guillaume Georges

    « On était suspendus dans le vide, à l'horizontal. J'avais peur que le deuxième élastique ne lâche. Mon mari avait le visage en sang. Je lui parlais. J'avais peur qu'il ne perde conscience. La Boule cognait contre le bras du manège. Et en bas, je savais que ma nièce de 9 ans nous regardait. Je l'entendais hurler. »

    Sofia* n'oubliera jamais « le moment de terreur » qu'elle a vécu dans la Boule, un manège à sensation de la foire du Trône qui se tient jusqu'à dimanche pelouse de Reuilly (XII e ). Le manège a été, depuis, fermé et placé sous scellé.

    Le couple a porté plainte pour « blessures involontaires suite à manquement manifestement délibéré d'une obligation de prudence ou de sécurité ». L'enquête a été confiée au commissariat du XIIe.

    La scène filmée par des visiteurs

    Dimanche dernier, cette femme de 33 ans et son mari, résidant à Argenteuil (Val-d'Oise), venus à la foire du Trône en famille, paient 20 € pour monter dans cette nacelle qui vous catapulte jusqu'à 45 m de hauteur. « A la base, je n'aime pas ces manèges à sensation, confie Sofia. Mon mari si ! Alors, je me suis dit Je vais repousser mes limites ! ». « Dès qu'on a été propulsé, poursuit Sofia, un des élastiques a lâché ».

    Le couple, sanglé dans la nacelle par une ceinture 3 points et par un harnais, reste alors bloqué dans les airs, à l'horizontal, durant plusieurs minutes. « Ça m'a paru une éternité ». « La nacelle, détaille une source policière, a ensuite été redescendue au sol par les forains afin d'extraire les passagers ».

    Le couple sera soigné sur place puis hospitalisé à Saint-Antoine (XIIe). « Il y avait des gens qui filmaient avec leur smartphone. Les forains avaient installé des sortes de paravents pour cacher la scène ».

    Sofia, qui souffre d'hématomes et de douleurs dorsales, s'est vue prescrire par les médecins de l'unité médico-judiciaire (UMJ) une ITT (interruption totale de travail) de six jours. Son mari, qui lui souffre d'un traumatisme crânien, a eu 4 jours d'ITT.

    « Pas un mot d'excuse des forains »

    « Nous n'avons pas eu un mot d'excuse des forains, regrette Sofia, pas de remboursement. Et pas non plus de photo… Quand la police est venue pour récupérer la carte mémoire, le forain a dit que la vidéo était en panne. Pourtant, les autres clients qui nous ont précédés sont repartis avec ». Contactée, la responsable du manège balaie : « Je n'ai rien à vous dire ».

    Les policiers ont cependant saisi, « pour les besoins de l'enquête », le téléphone portable d'un témoin qui avait filmé la scène.

    Cet incident qui aurait pu être tragique n'est pas sans rappeler un autre moment de terreur d'une étudiante le 5 avril dernier. U, premier incident, sans gravité, avait valu la fermeture du manège et la venue d'un expert.

    En plein vol, l'une des barres métalliques « de confort » de la Boule s'était détachée. Les forains avaient alors tenté de récupérer la carte mémoire de la vidéo que les passagers avaient achetée.

    * Son prénom a été modifié