Braquage sur les Champs-Elysées, les assaillants avaient tout prévu

Des malfaiteurs ont dévalisé une banque et ont pris ses employés en otages, ce mardi sur les Champs Elysées. Un message «Fermeture exceptionnelle» avait été posé sur la devanture.

 Rond-point des Champs-Elysées, Paris (VIIIe), mardi. Quatre hommes ont vidé les coffres de la banque Milleis. Ils ont pris la fuite avant l’arrivée de la police.
Rond-point des Champs-Elysées, Paris (VIIIe), mardi. Quatre hommes ont vidé les coffres de la banque Milleis. Ils ont pris la fuite avant l’arrivée de la police. LP/Benoît Hasse

    Des armes, une interminable (mais discrète) prise d'otages, un leurre pour ne pas éveiller l'attention des passants et un long passage dans la salle des coffres pour rafler la mise… Les malfaiteurs qui se sont attaqués mardi matin à une agence de la banque Milleis (ex-Barclays) sur les Champs-Elysées, à Paris (VIIIe), avaient visiblement bien préparé leur coup. Les braqueurs qui ont séquestré pendant plusieurs heures les employés présents sont repartis après avoir vidé plus d'une trentaine de coffres de particuliers, selon une source policière. Les malfaiteurs, qui ont laissé sur place leurs victimes ligotées, ont pris la fuite à midi. Sans être inquiétés… et avant même que l'alerte ne soit donnée.

    Des otages en état de choc

    Peu avant 9 heures, quatre hommes armés ont fait irruption dans la petite agence située sur le rond-point des Champs-Elysées. Les personnes présentes, dont le nombre n'a pas été communiqué, ont été entravées avant que l'interminable huis clos avec les braqueurs ne débute dans la banque. Les intrus ont baissé les rideaux occultants de l'agence et posé sur les deux portes un message à destination des clients. « Fermeture exceptionnelle. Suite à des problèmes techniques, nos locaux seront fermés ce mardi 22 janvier », indiquait la note dactylographiée (et portant le logo de la banque) qui poussait même la précision jusqu'à donner l'horaire de fermeture. « De 9 heures à 14 heures » !

    Leurs otages sont parvenus à donner l'alerte une heure et demie plus tôt, une fois les braqueurs enfuis. Si aucune des personnes séquestrées n'a subi de blessures physiques, deux victimes en état de choc ont cependant dû être conduites à l'hôpital. Selon une source proche de l'enquête, les braqueurs ont versé au sol (et partiellement sur leurs otages) un liquide à l'odeur javellisée dont la nature restait indéterminée mardi après-midi. Ils ont également placé sur le dos d'un des employés un équipement ressemblant à une ceinture d'explosifs. L'ustensile, factice, que les malfaiteurs ont abandonné sur le trottoir à leur départ, a donné lieu à la mise en place temporaire d'un important périmètre de sécurité.

    Un des quartiers les plus surveillés de Paris

    « Dans un premier temps, les policiers se tenaient simplement autour de la banque. Mais rapidement, ils ont fermé l'avenue Franklin-Roosevelt à la circulation et ils nous ont ordonné de garder les clients à l'intérieur. Certains ont cru à un risque d'attentat », confirme le serveur du café qui fait face à la banque. Le périmètre de sécurité a finalement été levé à 15 heures sans que des traces d'explosifs ne soient retrouvées.

    L'enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme de la PJ parisienne. En fin d'après-midi, les malfaiteurs, qui n'ont pas hésité à agir en plein jour au cœur d'un des quartiers les plus surveillés de Paris, restaient toujours introuvables. Et leur butin n'a pas encore été estimé.