Conseil de Paris : Anne Hidalgo face au défi de la propreté

Les élus vont discuter ce lundi matin d’un rapport rédigé par leurs groupes sur 45 propositions à adopter pour améliorer la propreté. A droite comme à gauche, ils jugent nécessaire d’accroître encore les moyens sur ce dossier qui fait tant râler les Parisiens.

 Faut-il privatiser le ramassage des poubelles ou au contraire tout confier aux éboueurs de la ville de Paris ? Le débat divisera aujourd’hui
Faut-il privatiser le ramassage des poubelles ou au contraire tout confier aux éboueurs de la ville de Paris ? Le débat divisera aujourd’hui LP/Matthieu de Martignac

    Le Conseil de Paris risque d'être animé en cette matinée de lundi puisque c'est le dossier brûlant de la propreté qui va être aux cœurs des débats. Le rapport de la Mission d'Information et d'Evaluation, présidée par la présidente du groupe LRI Florence Berthout avec pour rapporteur le maire PS du XVIII e Eric Lejoindre, a donné lieu à 45 propositions validées par l'ensemble des groupes. « Nous avons déjà avancé sur certaines d'entre elles et nous reprendrons les 45 propositions », assure Mao Péninou, l'adjoint chargé de la propreté.

    Si un consensus a été trouvé autour de ce rapport, ce lundi, la politique reprend ses droits et l'opposition compte bien profiter du débat pour appuyer là où ça fait mal.

    Droite et centre tirent à boulets rouges. « Mme Hidalgo est dans le déni, le dédain et la défausse sur ce sujet depuis le début. Aujourd'hui on ne parle plus de la propreté de Paris mais de la saleté de Paris », tacle Edith Gallois, l'élue centriste qui a siégé au sein de la MIE. Dans les rangs LRI, centristes et chez les macronistes (le groupe DP de Julien Bargeton) les élus demandent que les maires d'arrondissements aient davantage la main sur le dossier propreté. Le groupe LRI réclame par ailleurs l'embauche de 1 000 éboueurs supplémentaires. Une mesure jugée trop coûteuse pour les macronistes de gauche (groupe DP) et ceux de droite (groupe PPCI). Les centristes, eux, suggèrent de privatiser le ramassage des déchets pour concentrer le travail des éboueurs municipaux sur le nettoyage. Et le groupe DP lui, propose de sous-traiter le ramassage des poubelles au Syctom.

    La majorité réclame plus de moyens. Les écologistes et communistes regrettent une baisse des moyens alloués au service propreté sur les mandatures Delanoë/Hidalgo. « La ville prend cette question de manière un peu tardive », regrette même David Belliard, président du Groupe Ecologiste de Paris. Les communistes suggèrent de remunicipaliser la collecte des déchets pour faire des économies sur la collecte confiée au privé « qui coûte plus cher que celle confiée au public ». Les écologistes, eux appellent de leur vœu l'organisation d'un « Grenelle de la propreté » pour réunir tous les acteurs intervenant sur le dossier. Ecologistes et communistes plaident par ailleurs pour une politique forte du « zéro déchet ». Les radicaux, centre et indépendants, eux, veulent en renforcement de la verbalisation des incivilités y compris pour les graffitis et la publicité illégale.

    La question des rats divise. Si les écologistes rejettent fermement l'idée qu'il y ait une augmentation de la population de rats dans la capitale, au Conseil de Paris, une majorité de groupes toutes couleurs politiques confondues plaident pour une prise en main plus massive de la prolifération des rongeurs dans les rues de la capitale. L'élue de la France Insoumise Danielle Simonnet dénonce la baisse des effectifs municipaux chargés de la lutte contre les rats et les communistes réclament une vaste opération d'extermination de ces rongeurs. Les groupes LRI, centristes et Parisiens Progressistes Constructifs et Indépendants (PPCI) jugent qu'un plan de « dératisation massive » relève d'une « urgence sanitaire ».

    LP/C.H.