Les canards et le Parisien

Senlis, rue Saint-Etienne, en fin de semaine dernière.  J'aborde une petite rue qui borde la Nonette, une charmante petite rivière. Quelques jeunes s'adonnent à la pêche. On est bien loin de l'effervescence parisienne. Pour preuve, je me suis obligé à stopper pour laisser passer un petit convoi de canards qui a décidé de faire un tour sur le bitume. Je regarde, charmé, cette scène paisible , quand un coup de klaxon me sort de ma rêverie. Derrière moi un break Peugeot, immatriculé à Paris, perturbe la sereine marche de ces palmipèdes. Il déboîte, accélère et pile à son tour. Les pêcheurs et moi-même regardons le conducteur excédé avec un petit sourire narquois. Il n'apprécie visiblement pas la nature et le calme. Il martyrise de plus belle son klaxon. La famille Canard retourne à l'eau barboter et retrouver sa sérénité. Le break fait chauffer ses pneus sur l'asphalte et part dans un nuage de fumée. Tout ça pour quoi ? Deux minutes perdues ! Alors qu'il n'avait qu'à profiter de cet instant de détente pour savourer cette belle journée et se dire qu'il existe des endroits, même en ville, où les canards survivent.