Le groupe communiste dénonce «l’héritage insuffisant» des Jeux olympiques 2024 à Paris

Que restera-t-il des Jeux olympiques ? Des images et des émotions mais pas d’équipements sportifs à l’exception de l’Aréna de la Chapelle. Le groupe communiste demande à Anne Hidalgo d’investir davantage dans la construction de nouvelles piscines et de rénover les stades vétustes d’ici 2024

A ce jour, seul le  projet de l'Arena 2 Porte de la Chapelle sera légué aux Parisiens après les JO de 2024 déplore le président du groupe Communiste et citoyen, Nicolas Bonnet.
Paris 2024
A ce jour, seul le projet de l'Arena 2 Porte de la Chapelle sera légué aux Parisiens après les JO de 2024 déplore le président du groupe Communiste et citoyen, Nicolas Bonnet. Paris 2024

    Les Jeux olympiques c’est demain. À un peu plus de 1 000 jours de Paris 2024, Anne Hidalgo présentera mardi, à l’ouverture du Conseil de Paris, les drapeaux qu’elle a ramenés de Tokyo, après la clôture des Jeux de Tokyo 2020. Elle fera un point d’étape sur en présence de Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques, des conseillers de Paris et d’autres personnalités.

    Nicolas Bonnet, président du groupe communiste, qui fait partie de la majorité municipale, profitera d’une suspension de séance pour mettre le sujet de l’héritage des JO sur la table. « Anne Hidalgo avait promis de créer un équipement supplémentaire, deux parcours sportifs et quatre centres sportifs rénovés par arrondissement à l’horizon 2024 et de rendre la Seine baignable. On est loin du compte », regrette-t-il.

    Seule l’Arena de la Chapelle en héritage

    Dans les priorités d’investissement pour les équipements publics, communiqués cet été aux maires d’arrondissement, seuls 300 millions d’euros sont prévus pour le sport contre 500 sous la précédente mandature. « C’est insuffisant, critique le chef de file des communistes parisiens. Jean-François Martins, l’ex adjoint des sports d’Anne Hidalgo, tablait sur un budget de 800 millions d’euros pour les JO pour répondre aux besoins ».

    Excepté la construction de l’Aréna de la Chapelle où seront organisées les épreuves de Taekwondo et de badminton et la future piscine Belliard (XVIIIe) programmée sous la précédente mandature, il ne restera rien des JO. Toutes les installations sportives aménagées pour accueillir les différentes épreuves sur les sites parisiens seront démontées à l’issue des Jeux, comme la piste de roller sur l’esplanade de la Concorde.

    « Je regrette qu’on ne profite de ce rendez-vous pour créer de nouveaux équipements pour accueillir tous les Parisiens qui souhaitent pratiquer du sport. Aujourd’hui, les clubs manquent cruellement de créneaux. De nombreux équipements sont fermés pour vétusté. Et les interclubs d’athlétisme ont même dû s’exporter à Antony, dans le Hauts-de-Seine, faute d’une piste homologuée dans la capitale », déplore le conseiller de Paris (PCF).

    Les communistes réclament 70 millions d’investissement

    Les communistes ont dressé l’inventaire des équipements à rénover : les piscines Roger Le Gall (XIIe), Lagny (XXe), et Carpentier (XIIIe), qui pourrait prendre le relais si la piscine Joséphine Becker aménagée sur la Seine (XIIIe) et en fin de vie venait à prendre l’eau. Dans le bois de Vincennes, la piste d’athlétisme du stade Pershing est à rénover tout comme les dix terrains de football de la plaine Mortemart et Polygone. Un équipement sportif pourrait être construit dans la ZAC de la Porte de Vincennes et le terrain de foot et la piste d’athlétisme du stade Léo-Lagrange (XIIe) doivent être rénovés. Enfin, dans le XIXe, les élus communistes souhaitent également voir rénover le gymnase du Docteur Potain ainsi que le stade Ladoumègue la pagode. Selon leurs calculs, le montant total des travaux approcherait les 70 millions d’euros.

    Les Parisiens sont les premiers à se plaindre de l’état de certains équipements sportifs pour le grand public à l’image de Thomas, grand amateur de sports. « La piscine Saint-Méry (IVe) a été fraîchement rénovée, pourtant les casiers à pièces qui ne fonctionnent pas et les douches sont soit glacées ou bien brûlantes. Les urinoirs de la piscine Hébert dans le XVIIIe sont défectueux. Les terrains de tennis du gymnase Bertrand Dauvin (XVIIIe) sont également dégradés. Globalement il faut attendre longtemps pour que les travaux d’entretien soient réalisés », déplore-t-il.

    Pour les scolaires, c’est le manque de créneaux qui est pointé du doigt par les enseignants. « Paris est l’une des villes les moins bien dotées en piscines par rapport au nombre d’habitants. Il faut que de nouveaux équipements voient le jour dans les années à venir pour offrir de nouveaux créneaux et mieux préparer nos élèves à l’attestation de savoir nager », commente Armel Gontier, professeur d’EPS et co secrétaire académique Snep FSU Paris.

    Interrogé sur ce dossier, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint, promet des avancées. « Nous allons étudier ces propositions. Un grand nombre d’entre elles sont en instruction administrative et n’ont pas encore été validées. Mais je ne doute pas que nous soyons au rendez-vous des investissements dans le secteur du sport. »