Municipales à Paris : Laetitia Avia, accusée d’utiliser des ressources parlementaires, visée par une plainte

Aurélien Véron et Valérie Montandon, têtes de liste LR à Paris, annoncent avoir saisi la justice après des révélations sur Laetitia Avia, soupçonnée d’avoir utilisé des ressources parlementaires pour sa campagne.

 Laetitia Avia, figure sur la liste de Sandrine Mazetier, candidate LREM dans le XIIe arrondissement.
Laetitia Avia, figure sur la liste de Sandrine Mazetier, candidate LREM dans le XIIe arrondissement. AFP/Thomas Samson

    Une affaire de plus pour la députée. Deux candidats aux élections municipales de Paris, Aurélien Véron (tête de liste LR Paris Centre) et Valérie Montandon (tête de liste LR du XIIe arrondissement), ont annoncé lundi 22 juin avoir saisi la justice après des révélations au sujet de la députée LREM Laetitia Avia, également candidate dans la capitale. Selon Mediapart, l'élue, qui figure sur la liste de Sandrine Mazetier dans le XIIe arrondissement, a utilisé des ressources parlementaires dans le cadre de sa campagne municipale, ce qui est interdit.

    Les deux candidats de la liste de Rachida Dati affirment, dans un communiqué, avoir saisi le parquet ainsi que le Parquet national financier (PNF). Ils souhaitent également déposer un recours afin de solliciter « l'annulation des deux tours des opérations électorales » sur les arrondissements de Paris-Centre et dans le XIIe arrondissement. « On précisera que monsieur Pacôme Rupin, tête de liste LREM dans Paris Centre, partage la permanence parlementaire de madame Laetitia Avia », poursuit le communiqué.

    Aurélien Véron et Valérie Montandon demandent également « le rejet de leurs comptes de campagne », ainsi qu'une « une déclaration d'inéligibilité pour violation grave des règles électorales » pour Laetitia Avia et Pacôme Rupin.

    Des accusations niées par Laetitia Avia

    « Sera également saisie la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques des graves irrégularités relevées dans le financement de cette campagne électorale de la liste LREM dans ces deux arrondissements », assurent les candidats.

    D'après l'enquête de Mediapart, au moins deux assistants parlementaires de Laetitia Avia ont travaillé sur sa campagne municipale, chose pourtant proscrite par le Code électoral. La permanence parlementaire de la députée, partagée avec Pacôme Rupin, aurait également servi à des réunions sur l'organisation de leurs campagnes. Des affirmations niées en bloc par l'intéressée, par le biais de son avocate.

    Le 27 juin, la justice a rejeté la demande faite par les candidats LR aux municipales à Paris. Dans une ordonnance consultée par l'AFP, le juge des référés conclut « qu'il n'appartient pas au juge des référés de statuer sur les mesures d'instruction sollicitées par les demandeurs, lesquelles relèvent de la compétence du juge administratif », et se déclare incompétent. Les deux députés LR ont été condamnés à verser 2000 euros à Laetitia Avia. Outre une somme équivalente attribuée à ses assistants parlementaires, ils sont aussi condamnés à payer 3 000 euros au député Pacôme Rupin, qui partage la permanence parlementaire de Laetitia Avia et est également cité -mais à ce titre uniquement- dans l'article de Mediapart.

    Ce n'est pas la première affaire qui touche Laetitia Avia. En mai dernier, cinq de ses ex-collaborateurs annonçaient vouloir porter plainte contre elle pour « harcèlement moral », témoignant d'humiliations « à répétition » et dénonçant des propos sexistes, racistes et homophobes. Des accusations là aussi niées par Laetitia Avia, qui avait alors déclaré vouloir déposer plainte pour diffamation.