Municipales à Paris : Rachida Dati donnée en position de force par un sondage

    Un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche donne la ministre de la Culture largement en tête pour les prochaines élections municipales, quels que soient les adversaires en lice, loin devant Anne Hidalgo.

    Dans un sondage Ipsos, Rachida Dati semble prendre l'avantage sur Anne Hidalgo pour les prochaines élections municipales à Paris. LP/Delphine Goldsztejn et Olivier Corsan
    Dans un sondage Ipsos, Rachida Dati semble prendre l'avantage sur Anne Hidalgo pour les prochaines élections municipales à Paris. LP/Delphine Goldsztejn et Olivier Corsan

    À deux ans du prochain scrutin municipal, un sondage Ispos-La Tribune Dimanche place Rachida Dati en position de force. Loin derrière la nouvelle ministre de la Culture, Anne Hidalgo se retrouve dans une situation délicate, après dix années passées à l’Hôtel de Ville.

    Évidemment si loin de ce scrutin, les interrogations restent encore nombreuses sur les candidats, les alliances possibles ou non et l’évolution des intentions de vote. C’est pourquoi, Ispos a testé plusieurs hypothèses. Malgré tout, la pluralité de ces scénarios permettent de dégager les lignes de force et de faiblesse des uns et des autres.

    En devenant ministre de la Culture et en s’éloignant du camp des Républicains, Rachida Dati semble avoir fait la bonne opération. Dans tous les cas de figure, elle arriverait très largement en tête. « L’électorat Renaissance la soutient et celui de LR ne l’a pas abandonnée », explique Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos dans la Tribune-Dimanche.



    Si Rachida Dati parvenait à conduire une liste soutenue à la fois par Renaissance, le MoDem, Horizons et Les Républicains, elle obtiendrait 38 %. Elle parvient quasiment au total des scores obtenus par ses listes (21,9 %) et celles de la macroniste Agnès Buzyn (18 %) lors des municipales de 2020. Si elle était concurrencée par une liste LR menée par le sénateur et ancien maire du 16e arrondissement, Francis Szpiner, un électeur sur deux des Républicains continuerait malgré tout de voter pour elle.

    « Il y a du jeu »

    « Avec 40 % de bonnes opinions, elle dispose d’un socle élevé, décrypte Mathieu Gallard. Elle est perçue comme une candidate légitime, voire qui peut susciter un certain enthousiasme ».

    À l’inverse, la chute d’Anne Hidalgo est spectaculaire. En 2020, la maire de Paris avait rassemblé près de 30 % des votes. Dans ce sondage, selon les hypothèses, son score ne serait que 12 à 14 %. Même Emmanuel Grégoire, son premier adjoint pourtant très peu connu, ferait mieux qu’elle. Mais surtout, une liste conduite par l’écologiste Yannick Jadot arriverait largement devant elle en étant créditée de 17 à 18 %.

    À signaler toutefois, le cumul des voix avec l’addition des listes LFI, Écologistes, PS et PC reste sensiblement le même qu’en 2020. « C’est l’impopularité́ d’Anne Hidalgo qui, en fait, trouble l’électorat de gauche. Il y a du jeu », ajoute Mathieu Gallard. 40 % des Parisiens interrogés s’en disent très mécontents d’Anne Hidalgo après dix ans à la tête de Paris.

    Un sondage critiqué à gauche, notamment sur sa méthodologie. Rémi Féraud, sénateur socialiste et Président du groupe Paris en Commun au Conseil de Paris s’étonne d’une étude menée sur un échantillon de de 822 personnes interrogées sur la France entière, « et non pas auprès des Parisiennes et des Parisiens d’après la fiche technique », assurant que « la commission des sondages devra être saisie ». Soit des « électeurs qui ne votent pas forcément à Paris », renchérit Aurélie Filipetti, directrice de la Culture à Paris.