Paris : 14 kilos de cannabis saisis chez une nourrice du point de deal de la rue Riquet

Ce secteur du XIXe arrondissement est connu depuis des années pour être un point de deal. En six mois, il a été le théâtre d’un mystérieux règlement de comptes et deux équipes de dealers ont été démantelées.

Paris (XIXe), le 31 mai 2023. Plusieurs coups de feu avaient été entendus par des riverains à proximité d'une salle de sport, sans faire de blessés, entraînant le bouclage du quartier par la police pendant plusieurs heures. LP/Laura Wojcik
Paris (XIXe), le 31 mai 2023. Plusieurs coups de feu avaient été entendus par des riverains à proximité d'une salle de sport, sans faire de blessés, entraînant le bouclage du quartier par la police pendant plusieurs heures. LP/Laura Wojcik

    Ce point de deal de Paris rapporte tellement d’argent que les équipes de malfaiteurs se disputent son contrôle. Et malgré les arrestations, la relève ne se fait pas attendre pour que le business ne s’arrête pas. Six hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont été mis en examen, vendredi à Paris, pour « trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs ». Ils sont soupçonnés d’avoir participé, depuis juillet 2023, à un juteux commerce de cannabis, implanté dans le hall d’un immeuble de la rue Riquet (XIXe).

    Trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Un quatrième a sollicité un débat différé et deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. « Il y a eu une série de règlements de compte dans ce secteur de la capitale, précise une source proche de l’affaire. Cette violence avait déjà entraîné le démantèlement d’une première bande de dealers, puis celle qui avait repris le business ».

    Coups de feu et arrestations

    C’est le 31 mai 2023 que ce quartier populaire attire l’attention des forces de l’ordre. Ce soir-là, il est 20h50, quand plusieurs riverains appellent la police après avoir entendu une dizaine de détonations dans cette grande artère. Les policiers arrivent en nombre et tentent de trouver l’origine des coups de feu. Les caméras de vidéosurveillance permettent de voir que trois hommes encagoulés et gantés sont entrés au numéro 66 de la rue avant de descendre dans le parking situé au deuxième sous-sol.

    Sur place, il n’y a plus personne. Par terre, ils trouvent une dizaine de douilles de calibre 7,62 mm et deux cartouches non percutées. Dans un véhicule, ils mettent la main sur un pistolet, des gants et une cagoule. Quatre voitures ont été endommagées par les coups de feu. L’enquête est toujours entre les mains des enquêteurs du deuxième district de police judiciaire.

    Dix jours plus tard, deux hommes, âgés de 30 et 33 ans, sont arrêtés avant d’être mis en examen, pour trafic de stupéfiants. Le premier a été écroué et le second remis en liberté sous contrôle judiciaire. La justice leur reproche d’être partie prenante sur ce point de deal qui vend exclusivement de la résine de cannabis. « L’idée était de mettre un coup d’arrêt à ce trafic qui générait un climat d’insécurité dans le quartier », souligne une source proche de l’affaire.

    Mais très vite, le point de deal est repris par une nouvelle équipe. Le 30 janvier, après des semaines de surveillances, huit suspects sont interpellés dans le quartier par les enquêteurs de la sûreté territoriale (ST75). Lors des perquisitions, plus de 14 kg de résine de cannabis, 44 000 euros et deux pistolets sont saisis par les forces de l’ordre. La majeure partie de la drogue est trouvée chez un homme qui fait office de nourrice. Ce dernier a déjà été condamné pour meurtre et il est encore sous contrôle judiciaire dans le cadre d’un dossier d’enlèvement et séquestration. Au cours de leurs auditions tous ces dealers présumés ont gardé le silence.