VIDÉO. Suspicion de cyanobactéries au bois de Vincennes : « J’évite que mon enfant s’approche de l’eau »
Depuis plusieurs semaines, riverains et associations alertent sur la présence suspectée de cyanobactéries dans les eaux des lacs du bois de l’Est parisien. En très grand nombre, elles peuvent être dangereuses pour la santé, voire mortelles pour les animaux.
Sur les rives du lac de Saint-Mandé (Bois de Vincennes), entre les manèges et marionnettes de Paris, la nouvelle a vite fait le tour chez les amateurs de balade au bord de l’eau. « Ça fait un peu peur, j’évite que mon enfant s’approche de l’eau », s’inquiète une maman croisée dans le bois. « Ça », ce sont les cyanobactéries qui, selon Tangui Le Dantec, professeur d’écologie appliquée à l’École supérieure d’Architecture des Jardins, se développent dans les eaux stagnantes de ce lac urbain, niché aux portes de Paris. Et malgré les pluies des derniers jours, les bords de l’eau ressemblent davantage à une soupe de sorcière, visqueuse et épaisse. « D’ailleurs cela avait fait fuir tous les animaux cet été », note Florence, une habituée des lieux.
En petite quantité, ces cyanobactéries sont pourtant essentielles. « Ces organismes sont même aux origines de la vie sur Terre, rappelle Tangui Le Dantec. Mais quand elles sont trop nombreuses, elles représentent un vrai danger pour l’homme et pour les animaux ».
La Mairie de Paris désigne le réchauffement climatique comme principal responsable de cette pollution. Mais Tangui Le Dantec, lui, y voit d’autres facteurs. « Il n’a pas fait si chaud à Paris cet été. Ce sont les pluies qui ruissellent sur le sol et qui transportent tous les nutriments dans l’eau. Avec la stagnation de l’eau, cela rend plus propice la prolifération exponentielle de ces cyanobactéries ». En effet, dans un recoin du lac, le petit ruisseau qui alimente en eau le lac avait été asséché cet été pour des « travaux en amont ». Lors de notre passage ce mercredi, ce ruisseau coulait de nouveau, chassant peu à peu cette matière verdâtre aperçue sur le lac par les riverains depuis plusieurs semaines.
