Les commerces arrivent enfin porte des Poissonniers

Les commerces arrivent enfin porte des Poissonniers

    Pour l'instant, les rayonnages sont encore un petit peu vides. Mais, dans moins de dix jours, tout sera prêt pour l'ouverture. La nouvelle supérette de l'enseigne Franprix en cours d'aménagement dans l'avenue de la Porte-des-Poissonniers accueillera ses premiers clients le 27 mai. L'inauguration de ce petit commerce (à peine 230 m 2 ) s'accompagnera de la création d'une boulangerie, également gérée par Franprix, dans le pas-de-porte voisin. Une bouffée d'oxygène pour le millier d'habitants qui ont emménagé dans ce nouveau quartier aux confins du XVIII e début 2008 et qui attendaient depuis l'installation de commerces de proximité.

    Coincé entre le périphérique, les Maréchaux et les voies ferrées menant à la gare du Nord, le site de la porte des Poissonniers n'était, il y a encore trois ans, qu'un no man's land insalubre, haut lieu du trafic de crack et de la prostitution. L'ancien centre de tri désaffecté de la Poste qui occupait une bonne partie du terrain a été rasé. Il a laissé place à un programme immobilier privé comprenant un vaste bâtiment de bureaux, une résidence étudiante (de 243 chambres), un centre de courts séjours, des logements sociaux et une improbable résidence de standing de 70 appartementsâ?¦ avec vue sur les lignes SNCF et le périph !

    Ce quartier modèle réduit est boudé par les commerçants. A l'exception d'une laverie automatique, ouverte il y a deux mois, les six locaux commerciaux aménagés au rez-de-chaussée des nouveaux immeubles étaient tous murés. « Je sais que plusieurs collègues ont renoncé à s'y installer, confirme Patrick Partouche, gérant du futur Franprix. Ils n'ont pas cru dans ce quartier. Trop excentré, trop loin de tout. Moi, je pense, au contraire, que l'absence de concurrence et la présence d'une nouvelle clientèle seront des atouts pour mon commerce. »

    « Ã?a va nous changer la vie », reconnaît un étudiant qui revient, un lourd sac rempli de victuailles sur le dos, du magasin le plus proche situé rue Ordener à un bon kilomètre de là. D'autres commerces pourraient arriver dans le sillage de la supérette. « On m'a parlé d'une pharmacie et d'un restaurant », croit savoir une mère de famille qui a emménagé dans ce coin perdu du XVIII e au début de l'année. Pas sûr toutefois que ces ouvertures annoncées marquent enfin la naissance d'un vrai quartier. Dix-huit mois après leur construction, les 9 000 m 2 de l'hôtel d'entreprises qui trône à l'entrée de l'avenue de la porte des Poissonniers restent en effet désespérément vides.