Trois questions sur un phénomène

Trois questions sur un phénomène

    1 Ces marchés sont-ils légaux ? A la différence des marchands des puces « légales », qui sont inscrits au registre du commerce et payent une redevance pour leur emplacement, ces vendeurs à la sauvette n'ont aucune autorisation de vendre. Ces marchés sauvages ne sont pas non plus assimilés à des brocantes ou vide-greniers, qui sont régis par des règles strictes : seuls des particuliers qui résident dans l'arrondissement peuvent y participer, au maximum deux fois par an et uniquement « pour la revente de leurs objets personnels et usagés ».

    2 Que risquent les vendeurs à la sauvette ? Ceux qui vendent des objets d'occasion risquent une simple amende de 135 â?¬ pour « vente sans autorisation ou déclaration régulière dans un lieu public ». Les peines sont plus lourdes dès qu'il y a trafic organisé. Les vendeurs de cigarettes ou portables « tombés du camion » peuvent être condamnés pour recel (cinq ans d'emprisonnement et 375 000 â?¬ d'amende). Enfin, la commercialisation d'aliments périmés est considérée comme de la « mise en danger d'autrui », passible d'une peine allant jusqu'à un an de prison et 15 000 â?¬ d'amende. Pour tenter de juguler le phénomène, la police effectue régulièrement des descentes sur ces marchés. Concrètement, personne n'a jamais été mis en prison pour avoir vendu un vieux pantalon ou un yaourt périmé. Mais Sauve qui peut, l'association de défense des biffins, dénonce « des saisies et destructions de matériel ».

    3 Pourquoi cela perdure-t-il ? Dès que les forces de l'ordre arrivent sur un marché, les camelots remballent leur bric-à-brac, se sauvent, etâ?¦ reviennent lorsque le champ est libre. « La réponse ne peut pas être uniquement policière. Ces marchés sont liés au développement de la grande pauvreté », juge la préfecture, pour qui « la solution doit être plus globale ». Daniel Vaillant, maire (PS) du XVIII e arrondissement, a par exemple demandé le relèvement des minima sociaux.