Les gays pas assez conscients du sida

Ce n'est pas vraiment une nouveauté, plutôt une confirmation. Selon les premiers résultats de l'enquête Prevagay, publiés avant-hier, près de 18 % des homosexuels masculins qui fréquentent les lieux gays parisiens sont séropositifs.

«On savait qu'il y avait une prévalence alarmante chez les homos. Cette étude, qui s'intéresse à une population bien précise, permet de l'étayer avec de nouvelles données », estime Antonio Alexandre, directeur de la prévention pour le Syndicat national des entreprises gay (Sneg), qui a participé activement à cette enquête conduite par l'Institut de veille sanitaire (InVS). Inédite en France, Prevagay s'est déroulée au printemps dernier pendant six semaines, durant lesquelles plus de 1 500 hommes ont été sollicités dans 14 établissements de convivialité gays parisiens (bars, saunas, backrooms).

Au final, 886 tests VIH ont été effectués, à l'issue desquels 729 se sont avérés négatifs, (soit 82,3 %) contre 157 tests positifs (17,7 %). « Cette étude indique également que 20 % des séropositifs ignorent qu'ils le sont », ajoute Annie Velter, responsable de l'enquête à l'InVS. Ces hommes qui méconnaissent leur statut sont en moyenne plus jeunes que ceux qui sont au courant de leur séropositivité, avec un âge médian de 37 ans (contre 41 ans).

D'autres informations seront publiées début 2010. En attendant, les résultats de Prevagay serviront à orienter les stratégies de prévention. « L'enquête montre qu'il faut continuer à valoriser les comportements de protection et qu'il faut ouvrir encore plus le dépistage, estime Antonio Alexandre. Dans ce sens, l'ouverture du 190 le 1 e r décembre, premier centre de santé sexuelle de France, situé dans le XX e , est très attendue. »