Mort de Lamine Dieng à Paris : la justice confirme le non-lieu

Le 17 juin 2007, Lamine Dieng était décédé dans un fourgon de police après son interpellation à Belleville.

 Paris, samedi 17 juin 2017. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté afin de réclamer « justice » pour Lamine Dieng (au premier plan sa sœur Ramata), décédé lors de son interpellation par la police le 17 juin 2007, et en hommage à d’autres victimes de violences policières.
Paris, samedi 17 juin 2017. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté afin de réclamer « justice » pour Lamine Dieng (au premier plan sa sœur Ramata), décédé lors de son interpellation par la police le 17 juin 2007, et en hommage à d’autres victimes de violences policières. LP/Guillaume Georges

    C'est l'ultime étape d'une procédure judiciaire commencée il y a 10 ans. La Cour de cassation vient de confirmer ce jeudi le non-lieu rendu à propos de la mort de Lamine Dieng, 25 ans, décédé dans un fourgon de police après son interpellation très mouvementée à Belleville (XXe). C'était dans la nuit du 17 juin 2007.

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    Des policiers qui intervenaient pour une affaire de tapage nocturne dans la rue des Amandiers avaient dû appeler des renforts pour maîtriser Lamine Dieng, sous l'emprise de stupéfiants. Plaqué au sol, puis entravé par plusieurs policiers agenouillés sur son dos, le jeune homme était mort avant son transport au commissariat.

    Vers une saisine de la Cour européenne des droits de l'Homme

    Une première autopsie avait conclu à un arrêt cardiaque vraisemblablement lié à une surdose de cocaïne. Mais une seconde expertise médicale, réalisée après la plainte contre X des proches de Lamine et l'ouverture d'une instruction judiciaire, avait, elle, fait état d'une «mort par asphyxie» à la suite du plaquage ventral du jeune homme.

    L'instruction s'était pourtant soldée par une ordonnance de non-lieu, en 2014, confirmée l'année suivant par la cour d'appel. La Cour de cassation (qui ne juge pas sur le fond) a estimé que cet arrêt de non-lieu était «régulier».

    Selon les magistrats, l'usage de la force par les 8 policiers intervenus la nuit du drame «a toujours été raisonné et proportionné» et ne constitue pas une «faute». La famille de Lamine Dieng, qui ne cesse de dénoncer une bavure policière, pourrait désormais saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

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