Paris : en août, les petits déjeuners pour les sans-abri ne font pas relâche

Du lundi au vendredi, de 9 à 11 heures, une douzaine de bénévoles se relaient dans des établissements culturels de la capitale pour servir café et tartines à plus d’une centaine de démunis.

Fondation Lafayette Anticipations (IVe), mercredi. Guénolé, photographe-vidéaste de 34 ans, est l’un des 140 bénéficiaires des petits-déjeuners culturels de l’Armée du salut et de la Chorba. LP/Philippe Baverel
Fondation Lafayette Anticipations (IVe), mercredi. Guénolé, photographe-vidéaste de 34 ans, est l’un des 140 bénéficiaires des petits-déjeuners culturels de l’Armée du salut et de la Chorba. LP/Philippe Baverel

    « Je viens tous les matins prendre mon petit déjeuner ici. J’apprécie le café et surtout je retrouve le petit groupe de copains que je me suis fait. On s’échange des tuyaux », confie Guénolé, photographe de 34 ans, attablé dans le grand hall de la fondation Lafayette Anticipations (IVe). A la rue depuis deux mois, ce trentenaire est l’un des 140 bénéficiaires des petits-déjeuners culturels créés il y a trois ans par le mouvement de l’Armée du salut et l’association la Chorba.

    Pérennisés par la ville de Paris le 1er décembre 2022, ces petits-déjeuners - au cours desquels sont aussi distribués un panier repas pour le déjeuner - ne font pas relâche au mois d’août. Grâce au soutien de l’Hôtel de Ville, de l’Etat et d’une poignée d’acteurs de la solidarité, plus d’une centaine de démunis - dont 20% sont des femmes - se voient servir le petit-déjeuner chaque matin du lundi au vendredi de 9 à 11 heures dans un lieu culturel. Une douzaine de bénévoles les accueille.



    « Alors que beaucoup de dispositifs d’aide aux personnes en difficulté s’arrêtent pendant l’été, nous continons en août à accueillir les gens avec dignité en leur offrant un service à table dans des endroits chaleureux où ils viennent se poser une heure ou deux », fait valoir Matthieu Dahdah, responsable du développement des petits-déjeuners culturels à la Chorba, qui récupère notamment les invendus de la grande distribution pour ceux qui en ont besoin.

    Des expositions pour accompagner certains rendez-vous

    Du Centre Pompidou le lundi à l’église Saint-Eustache le vendredi en passant par la maison des pratiques artistiques amateurs sous la canopée le mardi, la fondation Lafayette Anticipations le mercredi ou la médiathèque des Halles le jeudi, le petit-déjeuner est parfois assorti, pour les volontaires, d’une visite guidée des lieux. « On a vu l’exposition consacrée à Serge Gainsbourg à la bibliothèque du Centre Pompidou », s’exclame William, clerc de notaire à la retraite qui, faute d’avoir toutes ses annuités, vit avec « 960 euros par mois » au titre de l’allocation de solidarité aux personnes âgées.

    « Au coeur de l’été, Paris se vide de ses bénévoles, mais pas de ses bénéficiaires », observe Odile. Cette retraitée a assuré trois matinées de bénévolat la semaine du 15 août.