Paris : le bois de Vincennes, un espace aménagé et exploité au fil des siècles

Terrain de chasse des rois, site militaire, Institut national du sport… Le bois de Vincennes (XIIe) a, au fil des siècles, été considéré pour son aspect plus utilitaire qu’environnemental. Une tendance qui, à l’heure du Grand Paris et de la pression urbaine, pose aujourd’hui problème aux défenseurs de la nature.

Paris (XIIe). L'Insep accueille, au cœur du bois de Vincennes, les meilleurs sportifs français. LP/Jean-Baptiste Quentin
Paris (XIIe). L'Insep accueille, au cœur du bois de Vincennes, les meilleurs sportifs français. LP/Jean-Baptiste Quentin

    À l’origine était une forêt ! Le bois de Vincennes est en fait, au Moyen Âge, ce qui reste de la vaste forêt qui occupait une grande partie des environs de Lutèce dans l’Antiquité. Au Moyen Âge, en 847, il apparaît sous le nom de « forêt de Vincena », propriété de l’abbaye de Saint-Maur dépendant de l’Évêché de Paris. Quand la dynastie des Capétiens récupère les lieux et en fait le terrain de chasse des rois, le bois ne couvre plus qu’une vingtaine d’hectares. L’Église a lourdement exploité cette forêt. Le début d’une longue vocation. En effet, le bois a longtemps été vu pour son aspect utilitaire, comme le souligne François Loyer, historien et directeur de recherche au CNRS.

    En effet, en 1794, sous la Révolution, depuis peu devenu bien national, l’ancien domaine royal adopte un usage militaire. En 1808, sous l’Empire, Napoléon ira jusqu’à raser 166 ha entre Fort-Neuf et la Marne. D’après François Loyer, « c’est Napoléon III — avec l’aide de l’ingénieur Adolphe Alphand — qui a restauré le bois de Vincennes. S’inspirant des espaces verts en Angleterre, il s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Aujourd’hui encore, il faut le préserver ».