Paris : les parents d’élèves ne digèrent pas le «sandwich triangle» de la cantine

Pour éviter de servir des repas préparés trop longtemps à l’avance, la Sogeres a proposé des sandwich industriels, ce lundi, dans les cantines du XVIIIe arrondissement.

 C’est ce repas auquel ont eu le droit les enfants du XVIIIe arrondissement. Certains parents d’élèves ne comprennent pas.
C’est ce repas auquel ont eu le droit les enfants du XVIIIe arrondissement. Certains parents d’élèves ne comprennent pas. DR

    « Chéri, tu as mangé quoi à la cantine à midi ? » De nombreux parents d'élèves du XVIIIe sont restés sur leur faim, ce lundi soir, en entendant la réponse de leur enfant à cette question « rituelle ». Et pour cause : en guise de plat principal, les quelques 14 000 élèves qui fréquentent les cantines scolaires de l'arrondissement ont eu droit à un sandwich-triangle industriel (du type de ceux que l'on achète sur les aires d'autoroute), encore dans sa barquette plastique posée au milieu de l'assiette !

    Des sandwiches pour une esprit pique-nique ?

    « Pour insuffler l'esprit de gaité [des déjeuners sur l'herbe], ce lundi 3 juin, la caisse des écoles vous propose un repas spécial pique-nique », a confirmé la newsletter de l'organisme, diffusée dans l'après-midi. De quoi raviver la colère du collectif de parents d'élèves « les enfants du 18 mangent ça » qui a lancé, depuis plus d'un an, une pétition et un blog pour dénoncer la mauvaise qualité de la restauration scolaire.

    Ces parents sont à couteaux tirés avec la Sogeres — la branche restauration collective de la Sodexo — qui « nourrit » les écoliers du XVIIIe et dont la délégation de service public a été renouvelée mi-2018 pour une durée de 5 ans. « Ce prestataire, est pourtant très loin d'être à la hauteur », s'agace Anne, l'une des animatrices du collectif, qui voit dans le vrai-faux repas de lundi un symbole.

    Des tomates « bio et locales » venues d'Espagne

    « On est à la limite du scandale », souligne-t-elle en précisant que la date limite de consommation des sandwich était fixée 4 juin et que les tomates « bio et locales » qui les accompagnaient venaient d'Espagne. Les membres du collectif ont aussitôt multiplié les alertes et les demandes d'explication sur les réseaux sociaux avant d'appeler les parents à ne pas payer le repas de lundi (de 13cts à 7 € selon le quotient familial des parents).

    En mairie du XVIIIe, on relativise l'incident en soulignant que le repas spécial « pique-nique », validé par la commission des menus (où siège des parents), avait été prévu depuis longtemps en raison du pont de l'ascension. La Sogeres (qui utilise normalement la cuisine centrale municipale de la rue Riquet actuellement fermée en travaux) prépare les repas dans ses cuisines de Melun (seine-et-Marne) à J - 2 puis les achemine en liaison froide dans les cantines à J - 1.

    La mairie plaide pour une maladresse en raison du pont

    « Les écoles étant fermées depuis jeudi, il aurait dont fallu acheminer les repas de ce lundi dès le milieu de la semaine dernière. La solution sandwich était préférable », explique-t-on à la mairie où l'on reconnait cependant une grosse « maladresse » de la part du prestataire. « A l'heure où l'on tente de réduire le volume du plastique dans les cantines, l'image de ces barquettes dans les assiettes… puis les poubelles est un peu déplorable. » Contactée par mail, la Sogeres n'a pas répondu à nos sollicitations.