Paris : les résultats des législatives risquent d’enterrer la réforme du mode de vote aux municipales

Déjà repoussée à plusieurs reprises, la refonte du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille portée par des députés macronistes se retrouve plus en suspens que jamais après le triomphe de la gauche lors des législatives à Paris.

La réforme de la loi PLM vise à proposer deux urnes aux électeurs, l'une pour voter pour son maire d'arrondissement, l'autre pour le maire de Paris. (illustration) LP/Thiébaud--Mathieu Camille
La réforme de la loi PLM vise à proposer deux urnes aux électeurs, l'une pour voter pour son maire d'arrondissement, l'autre pour le maire de Paris. (illustration) LP/Thiébaud--Mathieu Camille

    « La seule chose que je veux pour Paris, c’est qu’un électeur puisse avoir les mêmes droits et compter autant qu’à Amiens, Besançon ou ailleurs », déclarait Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse en janvier dernier. Le président de la République réaffirmait ainsi son intention de réformer d’ici les prochaines municipales la loi Paris-Lyon-Marseille (PLM), qui régit les élections locales des trois plus grandes villes de France.

    L’objectif de ce projet de loi défendu par Sylvain Maillard, patron des députés Renaissance à Paris, aux côtés des deux députés macronistes Benjamin Haddad et David Amiel, serait de rendre le vote plus « direct » en mettant à disposition des électeurs deux urnes le jour du scrutin, l’une pour élire le maire d’arrondissement, l’autre pour élire le maire de Paris.

    Déjà proposée en 2020 par Éric Ciotti et relancée au mois d’octobre, cette réforme est depuis toujours contestée par la majorité municipale parisienne. Au-delà de ses arguments officiels, celle-ci craint d’être mise en difficulté en cas de changement du mode de scrutin, l’actuel lui étant plus favorable.

    Une réforme « anachronique »

    Alors que les discussions traînaient entre les deux parties, les élections législatives anticipées, et leurs résultats, ne devraient pas accélérer le processus, bien au contraire. Dans son rapport sur la décentralisation commandé à l’automne par Emmanuel Macron, le député Éric Woerth (Renaissance) prônait cette réforme. Il concède aujourd’hui qu’en raison du contexte politique, « la loi PLM, comme tous les autres projets de loi d’ailleurs, est en suspens ».

    « On ne peut pas savoir ce qu’il va se passer tant qu’un gouvernement n’est pas arrêté et qu’une majorité se constitue », considère l’ancien ministre. Ce dernier n’exclut pas la possibilité d’un ralliement avec Les Républicains sur le sujet. Mais le calendrier était déjà assez court pour que la réforme passe avant les municipales de 2026, il devient très serré. Dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, on glisse qu’il paraît même « anachronique de se pencher sur cette réforme quand les Français attendent des solutions pour payer leurs factures ».