Déconfinement : Hauts-de-France et Grand Est veulent passer en «zone verte»

Les présidents des deux régions, Xavier Bertrand et Jean Rottner, ont écrit au Premier ministre pour être classées en vert « dans les meilleurs délais ».

 « Nos collectivités se trouvent stigmatisées par ce marquage particulièrement dégradant au plan symbolique », écrivent Xavier Bertrand et Jean Rottner. (ARCHIVE)
« Nos collectivités se trouvent stigmatisées par ce marquage particulièrement dégradant au plan symbolique », écrivent Xavier Bertrand et Jean Rottner. (ARCHIVE) LP/Delphine Goldsztejn

    Plus de deux semaines après le déconfinement, deux présidents de région continuent de voir rouge alors qu'ils aimeraient se mettre au vert. Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR) et celui du Grand Est Jean Rottner (LR) ont écrit mardi à Édouard Philippe pour lui demander « d'entériner dans les meilleurs délais le passage en "zone verte" » des deux régions, figurant parmi les quatre encore en rouge en raison de l'épidémie de Covid-19.

    « Au regard » de données de Santé publique France « et à moins que des critères implicites ne figurant pas expressément dans la réglementation en vigueur soient appliqués, il est peu compréhensible que nos régions figurent encore en rouge sur la carte de France tant la situation sanitaire ne le justifie plus », écrivent les deux présidents de région dans une lettre au Premier ministre.

    « Nos collectivités se trouvent stigmatisées par ce marquage particulièrement dégradant au plan symbolique », arguent-ils. « Inutile de préciser qu'une telle coloration n'est en rien favorable à l'attractivité de nos territoires qui ont déjà beaucoup souffert de la crise sanitaire elle-même (1 679 morts dans les Hauts-de-France et 5 127 morts dans le Grand Est) et qui se voient à présent infliger une double peine ».

    Les critères remplis

    A l'heure du déconfinement le 11 mai, quatre régions (Île-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) et 32 départements au total, dont Mayotte, étaient classées « rouge » en raison de la circulation toujours rapide du virus et du risque de saturation des hôpitaux qu'elle entraînait.

    Trois critères ont été édictés dans l'article 2 du décret du 11 mai pour le passage en « zone verte » : capacité de réaliser des tests virologiques, taux d'occupation des lits de réanimation par des patients positifs Covid-19 ne dépassant pas 60 % et nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 inférieur à 6 %.

    « D'une part il est possible de procéder à des tests virologiques sur l'ensemble du territoire national, d'autre part, les lits de réanimation ne sont occupés qu'à 35 % dans les Hauts-de-France et à 48 % dans le Grand Est. Enfin, les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 se montent respectivement à 1,51 % et 3,74 % », font valoir les élus.

    Rottner et Bertrand espèrent un retour des touristes

    Les deux présidents de région jugent par ailleurs que, face à « une récession de 8,2 points de PIB à prévoir » en 2020, « il est peu à propos de maintenir des mesures contribuant à ralentir la reprise économique dans des régions pesant à elles deux plus de 14 % du PIB français ».

    Le secteur touristique ayant en outre « pâti dramatiquement de la crise sanitaire », Xavier Bertrand et Jean Rottner estiment « primordial d'engager les visiteurs à revenir prestement passer leurs vacances dans le nord et l'est de la France, ce qui ne saurait s'envisager dans une région "rouge" ».

    « Au regard de ces considérations, nous désirons que soient mises en œuvre, dans les meilleurs délais, les dispositions prévues par le décret du 11 mai 2020, en vertu duquel il convient que les régions Hauts-de-France et Grand Est soient classées "vert" », insistent-ils.