Démission d’élus locaux : la « cote d’alerte » est atteinte, selon le patron des maires de France

David Lisnard regrette les tentatives d’intimidation et le manque de civisme qui sont selon lui à l’origine de ce phénomène inquiétant.

David Lisnard, maire de Cannes et président de l'AMF, constate que "la multiplication des contraintes reste la première cause de découragement" des élus. LP/ Philippe de Poulpiquet
David Lisnard, maire de Cannes et président de l'AMF, constate que "la multiplication des contraintes reste la première cause de découragement" des élus. LP/ Philippe de Poulpiquet

    Le président de l’association des maires de France (AMF), le LR David Lisnard, s’alarme que les « démissions d’élus locaux atteignent un niveau jamais vu », sur fond de « crise civique », de « découragement » voire de « tentatives d’intimidation » des édiles.

    « On peut déjà affirmer que sur 1/5e des associations départementales de l’AMF, ces démissions ont concerné 238 maires, 773 adjoints et 2 976 élus municipaux, soit près de 4 000 élus démissionnaires depuis le début du mandat en 2020″, alerte le maire de Cannes dans un entretien au Figaro ce lundi.

    « On peut donc dire que sur l’ensemble du territoire français, le seuil des 1 000 maires démissionnaires est dépassé. Cette tendance est encore plus rapide que lors du précédent mandat, durant lequel les départs avaient déjà doublé », déplore David Lisnard. « Ces chiffres confirment une cote d’alerte, car les démissions d’élus locaux atteignent un niveau jamais vu », met-il en garde.

    Incivisme et intimidations

    « Ce phénomène est révélateur de la crise civique qui s’exprime dans tous les domaines, dans un pays marqué par les hausses de l’abstention, des agressions, etc. Peut-être sommes-nous également face à une crise de l’engagement, que l’on perçoit déjà dans le monde associatif avec la baisse du bénévolat », estime le président de l’AMF.

    Selon le maire LR de Cannes, « l’exercice municipal est un casse-tête bureaucratique », qui « lasse et empire » et « la multiplication des contraintes reste la première cause de découragement ».



    « L’incivisme pèse » également, souligne-t-il, en décrivant « les attaques sur les réseaux sociaux » qui « ciblent des réputations et atteignent l’honneur des élus », des « dénigrements » voire des « tentatives d’intimidation ». « On peut craindre un découragement des vocations, comme cela est de plus en plus le cas. (…). La passion est encore très présente dans de nombreuses mairies, mais attention ! », insiste le président de l’AMF.