Impôts, Macron, chômage, 2017... ce qu'il faut retenir de l'interview de François Hollande

François Hollande lors de son interview. 
François Hollande lors de son interview.  Capture d'écran / France2

    C'était la dernière interview traditionnelle du 14-Juillet de son quinquennat. Après avoir assisté au défilé militaire sur les Champs-Elysées, François Holande a répondu en direct ce jeudi à la mi-journée et pendant trois quarts d'heure aux questions des journalistes Gilles Bouleau (TF1) et David Pujadas (France 2).


    L'entretien s'est tenu dans la salle des portraits de l'Elysée. A dix mois de l'élection présidentielle, les propos de François Hollande étaient très attendus. Le président, toujours très impopulaire dans les sondages, s'est exprimé dans un contexte social difficile, en raison notamment de l'opposition à la loi Travail, et un contexte politique compliqué par les ambitions de son ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

    Face aux polémiques créées par le meeting tenu par ce dernier, le président l'a menacé d'un renvoi du gouvernement. Sur le front de l'emploi, il a assuré que le chômage baisserait à la fin de l'année et expliqué que les impôts ne baisseront en 2017 que si la croissance est supérieure à celle de cette année. Agacé, il a refusé de s'étendre sur  les remous suscités par la rémunération de son coiffeur à plein temps.

    Enfin, François Hollande a confirmé qu'il dirait à la fin de l'année s'il est ou non candidat à un nouveau mandat présidentiel. Mais la valorisation de son bilan et les qualités qu'il décrit pour être président d'une «France fragile» montrent qu'il pense bien à se représenter en 2017.

    QUESTION DU JOUR. Rivalité Macron/Valls : la situation est-elle tenable?   


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    14h05. «La France est forte mais l'histoire est tragique». «Etre président c'est être confronté à la mort, à la tragédie, au drame», lâche François Hollande rappelant notamment les attentats et insistant sur le fait qu'être chef de l'Etat «ne s'improvise pas».

    14 heures. «Les électeurs peuvent parfois se sentir floués mais pas trahis». François Hollande refuse les accusations de trahison envers les électeurs qui l'ont élu en 2012 et estime qu'il n'a pas fait «une campagne à gauche toute». «Lors de la primaire, ce n'est pas moi qui étais regardé comme le plus à gauche», rappelle-t-il.

    13h57. Ciotti et Ravier réagissent. Le député les Républicains et le sénateur FN dénoncent les propos du président sur twitter.

    13h55. «Je dois protéger la maison France». Le président refuse de dire s'il sera candidat à sa réélection en 2017. «L'idée majeure qui m'anime qui pourrait justifier d'aller devant les Français c'est de faire en sorte que le pays puisse être maître de son destin, qu'il y ait de la cohésion», explique-t-il. Il met en garde contre la dégradation de la cohésion nationale et contre «la dislocation républicaine qui guette». «L'enjeu de 2017 sera beaucoup plus important que celui de 2012», estime-t-il.  «Je dois protéger la maison France. La maison France, elle est fragile. Elle peut à tout moment non pas se lézarder, mais se séparer», ajoute-t-il. François Hollande explique également «que nous ne sommes pas dans un temps de campagne électorale».

    13h50. «On ne peut pas prolonger l'état d'urgence indéfiniment». François Hollande confirme que l'état d'urgence, voté après les attentats du 13 novembre, ne sera pas une nouvelle fois prolongé et sera donc levé le 26 juillet.

    13h45. «Barroso chez Goldman Sachs, cela ne relève pas de l'Europe mais de la morale ». François Hollande désapprouve le recrutement de l'ancien président de la Commission européenne par la banque d'affaires américaine. «C'est moralement inacceptable», insiste-t-il. Et il souligne que ce n'est pas lui qui a, autrefois, poussé l'ancien Premier ministre portugais à la tête de la Commission.

    13h42. Coiffeur particulier : Hollande a baissé le budget de l'Elysée. Interrogé sur le salaire élevé de son coiffeur, salarié par l'Etat, le président souligne qu'il a baissé le budget de l'Elysée, «diminué son propre salaire et diminué les effectifs de cette maison». «On viendrait me chercher sur ça ?», lance-t-il au sujet de la polémique sans s'étendre davantage.

    13H40. «Agir ce n'est pas se protéger». Le président défend une nouvelle fois la loi Travail. «Je pensais cette loi conforme à mes valeurs», assure-t-il et il estime qu'il fallait la faire malgré les contestations. Il concède que le texte a eu une «mauvaise présentation initiale». «Pour ne pas être impopulaire, mieux vaut ne rien faire», lâche-t-il. Désormais le président veut que les décrets de la loi Travail soient promulgués rapidement.

    13h35. Les proches de Mélenchon s'agacent déjà. Alexis Corbière, du Parti de gauche, dénonce les propos du président.

    13h30. «Nous aurons une baisse du chômage à la fin de l'année». François Hollande prend l'engagement d'une amélioration sur le front de l'emploi, mais elle ne sera pas encore suffisante. «J'ai fait les bons choix», affirme-t-il. «Ça veut dire que la politique que j'ai engagée, il va falloir la poursuivre», ajoute-t-il.

    13h25. Aucune certitude sur les baisses d'impôt. Le président est clair : «Il n'y aura de baisse d'impôts en 2017 que si la croissance s'accélère, que si nous avons la certitude d'avoir une croissance supérieure à celle de cette année». «Ça va mieux en France mais ça peut se dégrader si nous ne faisons rien en Europe», assure François Hollande.

    13h20. Première attaque contre le bilan de Nicolas Sarkozy. Interrogé sur les comptes publics et la hausse des impôts pendant son quinquennat, François Hollande se défend en dénonçant son prédécesseur. «J'ai hérité d'un pays qui avait 40 de fièvre et on se demandait même s'il ne fallait pas l'hospitaliser», assure-t-il.

    13h15. Emmanuel Macron doit «respecter les règles». Dès le début de son intervention, François Hollande est interrogé sur l'attitude du gouvernement. Au sujet de sa démarche d'aller à la rencontre des Français, le président le défend d'abord. «C'est utile, il faut toujours aller à la rencontre des autres», explique le président. Mais aussitôt il ajoute qu'il «y a des règles à respecter» quand on est au gouvernement : «des règles de solidarités, d'esprit d'équipe». «Il doit servir, servir jusqu'au bout», enchaîne François Hollande. Dans un gouvernement, il n'y a pas de démarche personnelle et encore moins individuelle», prévient-il. « «Respecter ces règles, c'est rester au gouvernement, ne pas les respecter c'est ne pas y rester», poursuit-il sybillin. «Je n'en dirai pas davantage», assure-t-il.

    12 heures. Fin du défilé. François Hollande quitte les Champs-Elysées après avoir assisté au défilé militaire. Sur la tribune officielle, le président était entouré du Premier ministre Manuel Valls, du gouverneur général de l'Australie Peter Cosgrove et du Premier ministre néo-zélandais John Key. Australiens et Néo-Zélandais étaient les invités d'honneur du défilé en hommage à leur participation à la bataille de la Somme en 1916.

    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry était également présent, ainsi que de nombreux membres du gouvernement dont le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, présent au deuxième rang.