Fuites dans la presse : Macron cherche la taupe

Le président n'a pas apprécié que l'annonce de la nomination de Christophe Castaner à la tête de La République en marche ait fuité.

Le président Emmanuel Macron à l'Elysée le 24 octobre 2017
Le président Emmanuel Macron à l'Elysée le 24 octobre 2017 (AFP/PHILIPPE WOJAZER)

    L'Elysée n'a pas du tout apprécié que les propos échangés, lundi soir, au cours d'un dîner avec la garde rapprochée du président fuitent dans la presse. C'est ce soir-là, notamment, qu'a été acté le choix de Christophe Castaner pour prendre la tête de la République en marche (LREM). « Ils sont furieux ! Ils cherchent qui a parlé », souffle un macroniste. Qui ajoute, sans préciser s'il plaisante ou non : « Gérard Collomb va demander les relevés téléphoniques. »

    Lundi, un dîner des historiques de la macronie s'est déroulé à l'Elysée, comme il s'en est déjà tenu plusieurs en toute discrétion. Ils étaient une dizaine autour du chef de l'Etat, fidèles de la première heure : les ministres Gérard Collomb, Julien Denormandie, Benjamin Griveaux et Christophe Castaner, ainsi que Richard Ferrand ou Alexis Kohler. Dans la foulée, comme l'a révélé le journal « les Echos », Emmanuel Macron avait évoqué le sujet de la direction de LREM avec Christophe Castaner.

    L'élection de Castaner aura lieu le 18 novembre à Lyon

    Une fuite qui avait mécontenté le palais présidentiel, qui avait refusé de confirmer l'information. C'est finalement l'actuel porte-parole du gouvernement qui avait confirmé sa candidature mercredi matin : «J'ai échangé bien sûr avec Emmanuel Macron, avec Edouard Philippe, mais aussi (...) avec celles et ceux qui ont accompagné Emmanuel Macron depuis le début», avait-il déclaré sur RTL. «S'il m'a choisi et s'il a soutenu ma candidature (...), c'est parce que aujourd'hui j'ai aussi le soutien, je pense, de la base des militants de LREM», avait-il ajouté, qualifiant le défi d'«absolument extraordinaire».

    Dans les faits, il reste quelques formalités à accomplir pour Castaner. Il doit réunir ses parrainages (60 adhérents membres du Conseil, dont 30 députés, 3 sénateurs, 10 référents territoriaux et 5 élus non parlementaires) et déposer son dossier avant le 2 novembre. Puis c'est le conseil national de LREM - le parlement du parti - qui l'élira au poste de "délégué général" lors d'une convention le 18 novembre à Lyon.