Gisèle Halimi : un hommage national lui sera rendu aux Invalides début 2022, annonce Emmanuel Macron
Le contexte sanitaire avait jusqu’ici empêché de saluer la mémoire de cette figure militante, décédée le 28 juillet 2020.
Après l’annonce de l’entrée au Panthéon - dimanche, dans nos pages - de Joséphine Baker, le sort d’une autre figure de l’histoire des femmes françaises semblait en suspens. Lundi, le président de la République a annoncé qu’un hommage national allait être rendu à Gisèle Halimi, infatigable avocate des femmes, de leurs libertés, de leur égalité avec les hommes, et de l’anticolonialisme.
« Sa farouche liberté, elle l’utilisa pour libérer les autres. Par ses combats pour l’égalité, Gisèle Halimi changea et change encore la vie de millions de femmes. En accord avec sa famille, la Nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides », a écrit Emmanuel Macron sur Twitter.
Depuis qu’elle est décédée le 28 juillet 2020, l’Élysée se demandait comment rendre hommage à Gisèle Halimi. En septembre 2020, Emmanuel Macron avait annoncé qu’un hommage national lui serait rendu dans la cour des Invalides. Il devait se dérouler au printemps si les conditions sanitaires le permettaient. Elles ne l’ont pas permis. Entretemps, dans son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1954-1962), remis en janvier, l’historien Benjamin Stora avait préconisé la panthéonisation de Gisèle Halimi, qui s’opposa à l’Algérie française. La ministre chargée de l’Égalité Elisabeth Moreno y était favorable. Des mouvements féministes l’ont aussi réclamée. Le dossier était sur la table du chef de l’État.
Ce sera donc les Invalides, où Emmanuel Macron a déjà présidé plusieurs cérémonies d’hommage national ont été organisées aux Invalides pour plusieurs personnalités, comme Simone Veil - entrée au Panthéon depuis avec son époux Antoine -, Jean d’Ormesson, Charles Aznavour, Daniel Cordier, Arnaud Beltrame ou les 13 soldats tués au Mali en 2019.
Après cet hommage national, une éventuelle panthéonisation de l’avocate reste possible mais il s’agit d’un processus plus long et complexe. Il faudrait en outre aller contre la volonté de certaines associations de harkis et de pieds-noirs, qui voyaient d’un œil plein de reproches cette idée, Gisèle Halimi ayant défendu des militants du FLN.
