Le Puy du Fou ouvert à 9000 personnes : l’Elysée assure ne pas être intervenu

La préfecture de Vendée a accordé une dérogation très controversée au parc d’attraction médiéval.

 Le Puy du Fou a rouvert ses portes aux visiteurs le 11 juin dernier.
Le Puy du Fou a rouvert ses portes aux visiteurs le 11 juin dernier. AFP/Frank Perry

    Promis, Macron n'y est pour rien. L'Elysée tient à se dédouaner de toute ingérence dans la dérogation obtenue par le Puy du Fou pour ouvrir son spectacle à 9000 personnes.

    Auprès du Journal du dimanche, la présidence de la République affirme qu'il n'y a « eu aucune intervention de l'Elysée » pour outrepasser le seuil des 5000, un cap qui reste la norme pour la quasi-totalité des manifestations culturelles ou sportives. Un proche du chef de l'Etat a même soufflé à l'hebdomadaire que Macron aurait été « surpris » par la décision préfectorale et aurait « appelé à la vigilance et à l'équité » dans le contexte du Covid-19.

    « Un niveau de vulnérabilité limité » en Vendée

    Ce samedi en début de soirée, la préfecture de Vendée a publié un communiqué dans lequel elle a expliqué sa décision relative à la Cinéscénie, son spectacle nocturne. « Les campagnes de dépistage réalisées ces derniers jours montrent que le département connaît pour l'instant un niveau de vulnérabilité limité », s'est-elle justifiée. Avant de rappeler ses engagements : la séparation du public en trois (dans les tribunes et dans la circulation des spectateurs), 4000 places inoccupées pour assurer une distanciation physique, le port du masque et la distribution de gel hydroalcoolique.

    La préfecture n'exclut pas de reproduire le dispositif lors des prochaines représentations prévues le week-end du 21 et 22 août.

    Le Puy du Fou, situé aux Epesses (Vendée), avait déjà créé la polémique en juillet dernier en obtenant une dérogation lui permettant d'accueillir pour un même spectacle 12000 personnes. Le parc était repassé sous la barre des 5000 spectateurs accueillis, suite à la diffusion d'un reportage de France Télévision sur le sujet, le 25 juillet dernier.

    Amitié présidentielle

    Si le parc est accusé de bénéficier de passe-droits, notamment dans les rangs écologistes, c'est en raison de la relation complexe que Macron entretient avec Philippe de Villiers, cofondateur du Puy du fou et figure politique du courant souverainiste. En 2016, alors qu'il était ministre de l'Economie, Macron avait rendu une visite surprise au ténor vendéen. Une halte alors très stratégique en vue de la course à la présidentielle.

    Officiellement, l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, initialement en vigueur jusqu'au 30 août, a été prolongée mardi jusqu'au 30 octobre du fait de l'épidémie de Covid-19.