Loi sur la moralisation : les députés LREM taclés

    L'opposition a fustigé mercredi «l'hyper puissance» du groupe la République en marche (LREM) au moment de discuter du texte sur la moralisation de la vie publique.

    L'assemblée nationale le 27 juin 2017 à Paris. Les députés LREM ont été pointés du doigt mercredi par l'opposition lors de la discussion du texte sur la moralisation de la vie publique. (illustration)
    L'assemblée nationale le 27 juin 2017 à Paris. Les députés LREM ont été pointés du doigt mercredi par l'opposition lors de la discussion du texte sur la moralisation de la vie publique. (illustration) AFP/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

      La discussion, mercredi, en commission des Lois de l'Assemblée nationale, du texte sur la moralisation de la vie publique restera dans les annales. Mais pour de mauvaises raisons. «Il n'est tenu compte ni de l'opposition ni du rôle des élus que nous sommes», s'indigne Sébastien Huyghe. Le député LR du Nord a ainsi préféré ne pas rejoindre les travaux de la commission mercredi après-midi. Une indignation partagée par la Nouvelle Gauche (ex-socialistes), la France insoumise, le Parti communiste français et l'UDI.

      Que ce soit les amendements votés la semaine dernière au Sénat — où l'opposition est majoritaire — ou ceux déposés par des députés non «marcheurs», la plupart ont ainsi été rejetés et notamment ceux visant à empêcher la suppression de la réserve parlementaire, cette enveloppe financière laissée à la discrétion de chaque parlementaire pour investir dans leur circonscription. «Il faut être très parisien pour remettre en cause ce dispositif», s'indigne David Habib, député Nouvelle Gauche des Pyrénées-Atlantiques. De façon plus générale, c'est «l'hyper puissance» du groupe la République en marche (LREM) qui est dénoncée. Des critiques repoussées catégoriquement par Yaël Braun-Pivet, la présidente LREM de la commission des Lois : «J'ai rencontré la plupart des présidents de groupes de l'Assemblée. Et de nombreux amendements vont faire sensiblement évoluer le texte du gouvernement. Rien n'est figé.»

      «On a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau... Qui est vautré...»

      Sauf, peut-être, les députés LREM eux-mêmes... Mercredi, à la fin de la séance du matin, les caméras de l'Assemblée ont ainsi pu capter des confidences faites par Yaël Braun-Pivet à un autre député : «On a une responsable de texte, elle est inexistante... C'est comme si elle était à Nouméa sur une chaise longue...» commence l'élue des Yvelines... alors que son micro était encore ouvert. Puis de mettre en cause l'ensemble du groupe LREM : «On a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau... Qui est vautré...» Une passivité déjà dénoncée par l'opposition lors de l'examen de la réforme du Code du travail...