Parti socialiste : Faure officiellement patron, le plus dur commence

Le nouveau premier secrétaire pourra compter sur 68 fédérations (sur 103). Mais l’aile gauche n’a pas dit son dernier mot.

 Toulouse, mercredi 28 mars. Olivier Faure, au rassemblement organisé en mémoire de Mireille Knoll et contre l’antisémitisme.
Toulouse, mercredi 28 mars. Olivier Faure, au rassemblement organisé en mémoire de Mireille Knoll et contre l’antisémitisme. AFP/Remy Gabalda

    C'est officiel, Olivier Faure est bien premier secrétaire du Parti socialiste. Le député de Seine-et-Marne a été formellement élu jeudi soir à la tête du PS par les militants, en même temps que les patrons des 103 fédérations départementales socialistes. 68 devraient être dirigées par ses soutiens.

    Après le vote du 15 mars, qui a placé largement en tête le texte d'orientation d'Olivier Faure (48,56 %), et le désistement de Stéphane Le Foll, arrivé loin derrière (26,10 %), ce scrutin ne réservait plus guère de suspense : le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée était seul en lice pour prendre la succession de Jean-Christophe Cambadélis. Et dans soixante-dix fédérations, un seul candidat briguait le suffrage des militants.

    Les représentants de motions concurrentes avaient préféré s'entendre plutôt que d'aller à l'affrontement. « On est restés au PS pour se rassembler. Il vaut mieux parfois faire un accord pour être sûr de travailler en bonne intelligence, plutôt que de continuer le pilonnage comme par le passé », a expliqué à l'AFP Marie-Noëlle Lienemann, proche d'Emmanuel Maurel, arrivé troisième il y a deux semaines (18,98 %).

    La Corrèze reste « hollandaise »

    Olivier Faure va pouvoir compter sur les puissantes fédérations du Nord, de Haute-Garonne, et de Paris. L'ancien ministre de l'Agriculture et toujours « hollandais » Stéphane Le Foll tire son épingle du jeu, en totalisant au moins 17 fédérations, dont la Corrèze, la Sarthe, l'Hérault ou encore la Côte d'Or. Luc Carvounas, arrivé bon dernier il y a quinze jours (6,36 %), devra se contenter des fédérations du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine.

    Représentant de l'aile gauche du PS, Emmanuel Maurel a remporté selon son entourage douze fédés, notamment celle des Bouches-du-Rhône, une des plus importantes numériquement. Mais une polémique pourrait y naître, le candidat Yann Ohanessian ayant retiré sa candidature pour dénoncer des irrégularités.

    Issu de l'ancienne majorité du PS, Faure, qui affirmait en juin vouloir « aider à réussir » Emmanuel Macron, devra convaincre les militants de l'aile gauche du PS de ne pas céder aux sirènes de Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon. Depuis quinze jours, l'ancien président du groupe PS à l'Assemblée a fait des signes très nets à cette aile gauche, bravant notamment les quolibets et les sifflets pour se rendre à la manifestation des cheminots le 22 mars, et rendant visite après la victoire de sa motion à Martine Aubry. Il devrait aussi leur tendre la main le 7 avril dans son discours d'investiture au Congrès d'Aubervilliers.