Le train Clermont-Paris rate son « bond dans la modernité »

Les usagers de la ligne écrivent au chef de l’État pour demander à « bondir vers la modernité ». Mais la SNCF vient de révéler que les nouvelles rames n’arriveraient pas avant 2027, au plus tôt.

Le Clermont-Paris, ici au départ de la gare de Clermont-Ferrand, est tristement célèbre pour ses nombreux dysfonctionnements qui rendent fous les usagers. DR
Le Clermont-Paris, ici au départ de la gare de Clermont-Ferrand, est tristement célèbre pour ses nombreux dysfonctionnements qui rendent fous les usagers. DR

    L’expression est souvent reprise par le président Emmanuel Macron : il veut accompagner la France et l’Europe vers la modernité. Il l’a encore redit lors de son discours sur l’Europe à La Sorbonne, le 24 avril. Le collectif des usagers du train Clermont-Paris s’en saisit pour solliciter un rendez-vous auprès du chef de l’État, et que la ligne ferroviaire « maudite » Paris-Clermont fasse enfin « un bond dans la modernité ».

    Sa pétition lancée l’an passé pour demander une liaison en 2h30 entre Paris et Clermont, au lieu de 3h24 quand il n’y a pas d’incident, vient de franchir la barre des 12 000 signatures. « On sait quand on part, on ne sait jamais quand on arrive », peste Louise, qui emprunte régulièrement ce train pour son travail.



    Le collectif rappelle qu’il faut environ deux heures pour aller à Strasbourg (491 km) ou Lyon (466 km), qui sont pourtant plus éloignés de Paris que ne l’est Clermont-Ferrand (348 km).

    Cette énième alerte intervient alors que la SNCF a révélé fin avril que les nouveaux trains « Oxygène » appelés à remplacer les Intercités vétustes ne seraient pas livrés avant 2027 pour la première des douze rames commandées. « Au départ, on nous parlait de 2025-2026, ça fait deux ans de décalage », grince Stéphanie Picard, porte-parole du collectif et conseillère municipale à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme).

    A la suite d’un grave incident mi-janvier, les passagers, dont Stéphanie Picard, avaient passé la nuit dans le train. Depuis, la SNCF a déclenché un plan d’urgence de 40 millions d’euros en février. « La mise en place d’une locomotive de secours à mi-parcours, à Nevers, depuis mars, est une bonne chose, mais ça ne résout pas le problème d’ensemble », estime Stéphanie Picard, qui espère un rendez-vous à l’Élysée.