Quand la Sacem réclame 5 milliards d’euros à un cafetier du Creusot...

Stéphane Georges, le patron du Bilou’s Bar en Saône-et-Loire, a bien un téléviseur dans son établissement, mais tout de même. La Société des auteurs et compositeurs reconnaît une erreur.

La Sacem a confirmé que le montant réclamé au cafetier du Creusot était évidemment erroné car «manifestement consécutif à une erreur informatique». Illustration. AFP/Lionel Bonaventure
La Sacem a confirmé que le montant réclamé au cafetier du Creusot était évidemment erroné car «manifestement consécutif à une erreur informatique». Illustration. AFP/Lionel Bonaventure

    Il a bien compris que c’était une erreur. Mais il a quand même failli tomber à la renverse. Stéphane Georges tient le Bilou’s Bar au Creusot (Saône-et-Loire) et, annuellement, en quatre fois, il paye un peu moins de 1 000 euros à la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), car il a un téléviseur dans son établissement, pour les infos en continu et surtout pour les matchs de foot et de rugby.

    « Comme il y a un prélèvement automatique chaque trimestre et que je sais que le prochain arrive début avril, c’est un peu par hasard que j’ai ouvert l’enveloppe de la Sacem. Et là j’ai découvert qu’on voulait me prendre 5 620 277 272,50 euros HT, soit plus de 5 milliards d’euros ! »

    «Si j’avais cette somme sur mon compte, j’achèterais Mbappé»

    Pas du genre à paniquer, l’ancien arbitre de rugby, ami de l’arbitre international Romain Poite, Stéphane Georges s’est contenté d’envoyer un mail à la Sacem. Sauf que, vendredi 25 mars au matin, il a reçu un appel de sa banque. « C’est la Caisse d’épargne à Dijon qui m’a appelé. Ils étaient en panique, car la demande de prélèvement automatique leur avait été adressée. Bien évidemment, la banque va tout bloquer. »

    Déjà parce que le compte du Bilou’s Bar n’est pas abondé de 562 millions d’euros. Ensuite, parce que la banque a admis que c’était une erreur. « Si j’avais cette somme-là sur mon compte, j’achèterais Mbappé », dit le patron de bar qui, chaque dimanche, est directeur de match dans les stades de rugby.

    Interrogée par nos soins, la Sacem a expliqué qu’il s’agissait seulement d’un courrier d’information et que le montant qui y figure est évidemment erroné car « manifestement consécutif à une erreur informatique ».